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Élections Communales : Enjeux et dangers à Conakry

Pour gagner les cinq communes de Conakry, le pouvoir se déploie sur le terrain, n’hésitant pas à faire du porte-à-porte. « C’est un impératif », a dit le chef de claque de la mouvance présidentielle, pour la zone spéciale de Conakry, Malick Sankhon (DG de la CNSS). Un projet autant difficile que périlleux pour le parti au pouvoir que le peuple, averti, veut accompagner vers la sortie, comme aux dernières législatives où la capitale lui avait tourné le dos.

Dans cinq jours, les Guinéens, dont la dignité n’a de cesse été bafouée par les différents régimes successifs, autant anti démocratiques que répressifs, éliront leurs Conseillers municipaux. L’enjeu est de taille, aussi bien pour le pouvoir que pour l’opposition. La bataille s’annonce rude, notamment pour le contrôle de Conakry que le pouvoir avait perdu aux dernières législatives. Une raclée loin de s’estomper dans la mémoire des partisans du RPG arc-en-ciel et de tous les experts en spéculations électorales que le pouvoir avait réunis sous sa coupe.

Ainsi en a-t-il décidé de laver l’affront en ratissant large dimanche, pour s’octroyer notamment les cinq communes de Conakry, et du coup, éviter une nouvelle humiliation en fin de mandat du président Condé qui, en sept ans de pouvoir, peine à convaincre.

Problème pour la mouvance présidentielle : faut-il aller à des élections transparentes ou recourir à des « sélections », telles que le dénoncent déjà l’opposition ? Le choix est d’autant difficile que le vol de suffrages semble quasiment incertain, vu que le décompte et la centralisation au niveau local ne soit pas si fastidieux, à l’inverse de la présidentielle par exemple. Tandis que si le pouvoir se hasarde à favoriser un candidat contre un autre, majoritairement soutenu par la population à la base, en bafouant les règles du jeu, on risque d’y assister à des troubles préjudiciables à la quiétude et la paix sociale. Et cela le pouvoir semble le savoir.

C’est pourquoi l’administration publique s’est déployée sur le terrain politique et dans les médias, pour faire campagne au nom du RPG arc-en-ciel, avec les moyens de l’État, mettant toutes ses forces dans la bataille pour rafler le maximum d’électeurs en faveur de ses futurs conseillers communaux.

Mais, rien n’est plus facile pour le pouvoir actuel, perçu dorénavant comme un clan de marchands d’illusions, qui réussissent, tant bien que mal, à rassembler un électorat largement crédule, en lui vendant les mêmes illusions, les mêmes promesses d’un lendemain meilleur qui ne verra pas jour.

Cependant, ceux qui se sont senti jusqu’ici bernés et moins concernés par la gouvernance Condé vont riposter… par les urnes. D’où le constat générale d’une large mobilisation en faveur de l’opposition, partout. L’accueil est triomphal, avec une marrée humaine, à l’image de Cellou Dalein Diallo comme ici à Mali.

Le terrain politique semble de moins en moins propice aux discours. Le peuple, tout le temps malmené, attend des actes forts et surtout des progrès notables. Ce que le gouvernement hybride d’Alpha condé, constitués de démagogues et d’opportunistes, n’arrive pas à lui donner. Dans cette ambiance de méfiance, comment le pouvoir gagnera-t-elle les cinq communes de Conakry ? On attend de voir le tour de magie dont il usera.

Sambegou Diallo 

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