Vous êtes ici : Accueil » Blog » L’appel de Me Fodé Abass Bangoura aux journalistes: Adoptez la devise «l’union fait la force»!
ActualitésConakryGuineePolitique

L’appel de Me Fodé Abass Bangoura aux journalistes: Adoptez la devise «l’union fait la force»!

Depuis la France, patrie des droits de l’homme où il vit actuellement, l’avocat Fodé Abass Bangoura, appelle à l’union sacré autour des journalistes poursuivis par la ministre Zénab Dramé dans l’affaire détournement de 200 milliards de FG. Lisez !

Après Mandian Sidibé, Doyen Diallo Souleymane (le pionnier de la presse indépendante en Guinée), Mouctar Bah, Thiangel, c’est le tour des Sylla et Traoré : Moussa M. Sylla, Youssouf Boundou Sylla, Amadou Tham Camara et autres. Le seul «crime» de ces journalistes professionnels, c’est d’exercer leur noble profession ou le quatrième pouvoir comme un sacerdoce et comme s’ils étaient effectivement dans un Etat de droit et conformément aux libertés individuelles et collectives acquises sous Lansana Conté, le président le plus tolérant de la Guinée indépendante.

Mais ils ont tous cru ou fait semblant de croire que Koumba Yala 2 ne va pas franchir le rubicon, car il est aussi une fabrication de la presse. Ils ignorent à quel point il est déterminé à conduire et accompagner dans les prisons les journalistes qui se mettent en travers de sa route. Ou jusqu’au cimetière, s’il le faut. C’est le cas de Mohamed Koula Diallo assassiné par un sniper à l’occasion d’une altercation banale entre deux factions rivales d’un grand parti politique de l’opposition, ou de Chérif Diallo, un journaliste de la radio Espace qui a disparu en 2015 sans laisser de trace depuis lors, ou encore de Abdoulaye Bah, chef de desk adjoint à Guineenews percuté par une voiture bélier il y a deux ans. Guineenews s’est constitué partie civile au tribunal de Mafanco, mais curieusement, le procureur en charge du dossier a été muté brusquement à l’intérieur du pays et celui qui lui a succédé traîne les pieds (il fait du dilatoire, comme nous le disons nous les juristes).

La liste est longue et risque de s’allonger sous la dictature noire qui va commencer à partir du 15 décembre et qui s’exerce d’ailleurs depuis la création du FNDC. En plus des meurtres de jeunes manifestants à bout portant, il y a eu la persécution des artistes comme Takana Zion ou Djanii Alpha. Et bien avant, il y a eu celle des Espoirs de Coronthie après la sortie de leur son «Daddy», ou le dictateur menteur, qu’ils ne nomment pourtant pas dans la chanson. Mais qui se sent morveux, se mouche. Cette dictature d’un autre âge s’est accentuée après la confirmation des résultats du hold-up électoral du 18 octobre 2020 qui a ouvert à Koumba Yala2 la voie de la présidence à vie.

Des femmes de l’Axe subissent des viols collectifs, des jeunes et même des bébés sont tués à bout portant d’une balle dans la tête. Tour à tour, le passeport de personnalités de l’opposition est confisqué au départ de l’aéroport de Conakry alors que leurs bagages sont déjà dans les soutes de l’avion, des membres du FNDC tels que Sékou Koundouno sont activement recherchés. Certains grands opposants sont arrêtés comme des grands bandits, humiliés dans leur quartier et détenus à la Maison centrale dans des conditions dures. Parmi eux, Chérif Bah, un vieux de plus de 70 ans, ancien haut fonctionnaire et formateur de générations de financiers à Gamal (Kassory, Cheick Ahmadou Camara, Mady Kaba Camara, tous devenus argentiers de l’Etat les uns après les autres…).

Vous journalistes qui dénoncez les exactions de Koumba Yala2 ou publiez les dossiers de détournements de son clan, demain ça sera votre tour. Vous êtes dans son programme de musellement des Guinéens qui luttent pour la démocratie, la bonne gouvernance et l’état de droit. Je ne le souhaite à personne, mais vous êtes tous sur sa liste noire. Pour vous protéger, il n’y a qu’un moyen: adoptez toujours la devise «l’union fait la force», comme quand il avait menacé de fermer toute radio qui ferait entendre la voix du grand syndicaliste Aboubacar Soumah, en réponse vous aviez organisé immédiatement une synergie pour diffuser les appels de ce courageux syndicaliste. Par la suite, Koumba Yala2 n’avait osé fermer aucune radio. Votre riposte avait été imparable.

C’est la voie à suivre. Ne vous laissez pas diviser, ne laissez pas le prédateur isoler à chaque fois sa proie. Faites bloc contre lui. Démocrates guinéens, si nous courbons l’échine ou si nous restons passifs, aucun d’entre nous ne sera épargné. Nous avons appris comment se comporter dans un État de droit mais pas forcément dans une tyrannie. Ce combat est le nôtre !!!.

Par Fodé Abass Bangoura, avocat exilé en France

Related posts

27 avocats ne vont pas postuler et plaider

Diallo Tidian

« Vous voulez créer vous-même les conditions pour qu’il n’y ait plus jamais de coup d’État? »

Diallo Tidian

Quid du prési de la Ceni ?

Diallo Tidian