Les membres statutaires de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) s’apprêtent à renouveler leur confiance à leur champion, Antonio Souaré, ce 30 avril. Un second mandat qui vise à gratifier le remarquable bilan de sa gestion. Et à l’encourager davantage dans cette dynamique de «servir le football et non se servir du football» guinéen. Mais, face à Kerfalla Person Camara, c’est toute une affaire. A prendre au sérieux.
Conakry, dans les milieux du Cuir-rond et sur le terrain de la campagne électorale, cela est clairement exprimé : Souaré reste et demeure le leader derrière lequel s’alignent les autres contributeurs à la modernisation du football national. Les autres, ses adversaires et concurrents directs et indirects, c’està- dire, les petits-Mamadou, sont priés de se placer après lui au risque de se retrouver dans le hamac des perdants.
Lors du congrès électif du 30 avril prochain, ils seront 65 membres statutaires. Tous ont acquis le droit d’élire et d’être éligibles. L’avantage du candidat à sa propre succession est que dans leur écrasante majorité, les membres statutaires s’accordent sur le fait c’est lui « Antonio Souaré qui a montré la bonne voie » et réussi « à convaincre tous les autres » mécènes, hommes d’affaires et entrepreneurs guinéens, « à suivre son exemple ».
Ils ont raison. Antonio Souaré est ancien footballeur doublé d’un passionné de football qui a été contraint de ranger sa paire de crampons pour ses études d’ingénieur. Il devient par la suite le premier Africain à piloter le marketing de la firme Philip Morris International (fabricant la marque de cigarette Marlboro, la plus vendue dans le monde depuis 1972) pour toute l’Afrique de l’Ouest, puis représentant de marques de voiture de luxe, et le premier de sa génération à être millionnaire en dollars. Antonio Souaré a toujours cru en la capacité de l’industrie du football à assurer le bien-être de tous, à procurer de la joie, à partager le bonheur, à générer de la richesse et, pour le pays, à contribuer à réduire et rattraper le retard accusé par rapport aux autres nations.
Il a effectivement « motivé les autres » en les conseillant, en les rassurant sur leurs choix et en les aidant à comprendre qu’ils ne jettent pas leur fortune par la fenêtre en investissant dans les clubs, dans les infrastructures sportives, dans le management et la promotion du football guinéen. Oui donc. C’est en reconnaissance du leadership et de l’engagement patriotique exceptionnel de celui qui a essarté le terrain et donné aux «autres» le goût d’entreprendre et réussir dans le domaine du football, que les membres statutaires préfèrent garder la maison du football guinéen loin des suppôts des prédateurs d’hier, des esprits divisionnistes et revanchards tout en tendant la main à qui voudrait bien la prendre dans l’intérêt supérieur du football national.
Car, si dans leur grande majorité (62 ont voté pour Antonio contre 2 pour Super V), les électeurs ont majoritairement confié les clés et le fauteuil de la présidence de la Féguifoot à Antonio Souaré le 28 février d’il y a quatre ans, c’est qu’ils veillent à ce que tous s’alignent derrière le leader. Toutefois, pour le challenge de ce 30 avril, les électeurs qu’ils sont et le candidat à un second mandat ne devraient pas jubiler avant l’heure.
La beauté du jeu électoral étant le temps de suspense que prend la divulgation du secret de l’isoloir, ils doivent avoir à l’oeil le candidat KPC et son équipe aux ramifications élargies jusque dans le cercle restreint du concurrent. Car, il n’est pas exclu qu’il vienne à rebuter cette prédisposition non écrite à le faire contenter d’être un complément d’effectif. A moins que.
Par Diallo Alpha
