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Enjeux et manœuvres politiques actuels: ce que l’opposition ne doit pas oublier.

On organise jamais seul un putsch. Et quand le putsch réussit, c’est logique et normal que ce soit ses auteurs qui composent le 1er gouvernement de putschistes. C’est après qu’ils vont évènement, se bouffer et se neutraliser pour laisser place à d’autres. On se souvient du CMRN, du comment ses membres s’étaient neutralisés jusqu’à laisser place à un seul commandant de bord.

Actuellement, avec ceux qui nous gouvernent, le commandant de bord actuel est quasiment à la fin de sa partition. Le clan s’est organisé autour de lui pour d’une part, l’offrir une porte de sortie dans deux ans et d’autres part, disposer du temps, s’organiser et mobiliser les moyens afin de garder le pouvoir. Il s’agit pour le clan de démentir ceux qui pensent qu’aussitôt que le chef disparaît, aussitôt, son Parti et son système vont tomber.

Pour anticiper et se prémunir de cette situation qu’avait connue le PDG et le PUP au lendemain de la disparition de leurs leaders respectifs (Sékou Touré et Lansana Conté), le clan qui entoure Mr Alpha Condé s’organise, affûte les armes, place des hommes, modifient les lois, pille les ressources du pays pour mettre toutes les chances de leur côté. D’ici deux ans, comme en Guinée, avec l’argent on peut acheter tout et tout le monde, il réussira à faire main basse sans coup férir sur le pouvoir actuellement, vacillant de leur champion, Mr Alpha Condé.

Ceux qui pensent que le putsch constitutionnel perpétré l’année dernière est l’œuvre exclusive de Mr Alpha Condé pour juste se maintenir et mourir au pouvoir, se trompent lourdement. Ce putsch constitutionnel est l’œuvre de ceux qui misent sur l’après Alpha Condé qui est entrain de devenir progressivement, un simple marionnette d’un système qui le maîtrise plus qu’il ne le maîtrise. L’architecture et la composition du gouvernement qu’ils appellent de la quatrième République officialisées récemment, sont les preuves évidentes de cette situation.

Pour ceux qui rêvent de voir les choses évoluer, changer dans notre pays, ils doivent davantage réfléchir pour mieux identifier leurs adversaires, s’organiser autrement et intelligemment. Se borner à penser que l’obstacle, l’adversaire à abattre c’est Mr Alpha Condé, le seul constituerait une grosse erreur de stratégie et d’appréciation de la situation actuelle. La lutte politique nécessite, impose une grande capacité de réflexion, d’actions et d’anticipation.

La politique, c’est l’art et la manière. Depuis dix ans malheureusement, ceux qui luttent contre la gouvernance chaotique de Mr Alpha Condé, excellent dans l’art (actions/réactions) au détriment de la manière (stratégies/anticipation). Dans tous les cas, les deux prochaines années vont être cruciales et déterminantes, aussi bien pour le clan qui s’organise actuellement autour de Mr Alpha Condé, que l’opposition Républicaine qui doit capitaliser ses différents échecs afin de mieux se repositionner.

En attendant, il va falloir éviter de tomber dans les diversions orchestrées par le pouvoir, comprendre que la Guinée est plus aujourd’hui, dans une transition politique qui ne dit pas son nom que dans une quatrième République comme on veut nous le faire croire.

Sow Boubacar
Coordinateur de l’antenne suisse du FNDC.

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