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Euphrasie KOUASSI YAO, au Xe anniversaire du COCOFCI, à Abidjan : « La valorisation des Compétences féminines va transformer l’Afrique »

Euphrasie Kouassi Yao peut être fière : après avoir conçu et créé il y a dix ans le COCOFCI, qui regroupe aujourd’hui en Côte d’Ivoire plus de 15 000 femmes de toutes conditions, elle a réussi à réunir près d’un millier de femmes au Palais des Congrès d’Abidjan, faisant de ce Xe anniversaire un véritable événement médiatique et culturel. Reportage.
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De notre envoyé spécial à Abidjan, Bruno FANUCCHI
pour AfricaPresse.Paris (APP) @africa_presse

« La femme est l’avenir de l’homme », avait écrit jadis le poète Louis Aragon. Une envolée lyrique que Jean Ferrat avait immortalisée en une chanson célèbre. « La femme est l’avenir de l’Afrique », avait surenchéri plus récemment l’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou pour mettre les femmes africaines à l’honneur. À Abidjan, celles-ci l’ont été pendant trois jours, à l’initiative de Mme Euphrasie Kouassi Yao, ancienne ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la protection de l’Enfant, et aujourd’hui Conseillère spéciale du Président Alassane Ouattara, chargée du Genre.

Sur les bords de la lagune Ebrié, près d’un millier de femmes du COCOFCI (Compendium des compétences féminines de Côte d’Ivoire), ont en effet suivi du 23 au 25 juin les travaux du Colloque international réuni au Sofitel Hôtel Ivoire pour plancher sur le thème : « Valorisation des Compétences féminines, quel impact pour la transformation de l’Afrique ? »

Un événement soutenu bien entendu par le gouvernement ivoirien, dont plusieurs membres étaient présents, à commencer par Mme Nassénéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, représentant à la cérémonie d’ouverture le chef de l’État, retenu par la visite officielle de son homologue nigérien, Mohamed Bazoum, et Mme Mariatou Kone, ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation.

Salués pour un mot de bienvenue – « Akwaba ! », dit-on traditionnellement ici – par Jean-Marc Yace, maire de la commune huppée de Cocody et père d’Olivia Yacé, sacrée Miss Côte d’Ivoire 2021, les participants et délégations étrangères auront apprécié à leur juste valeur cet accueil haut en couleur. D’autant plus que ce Forum anniversaire fut – de la cérémonie d’ouverture au dîner de gala – un événement festif faisant le « buzz » avec la participation de la jeune chanteuse sud-africaine Nomcebo Zikode qui a acquis une renommée mondiale avec « Jerusalema » en 2019, et a véritablement « mis le feu » au Palais des Congrès !

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Simone Gbagbo
en vedette américaine

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Mais ce fut aussi un véritable événement politique avec la participation de Mme Simone Ehivet Gbagbo, l’ancienne Première Dame, qui avait troqué son habituel ton vindicatif de « pasionaria » politique pour confier à Denise Epoté de TV5 Monde quelques anecdotes sur une carrière politique pour le moins mouvementée. Un joli « coup » médiatique qui a d’emblée mis tous les projecteurs sur ce Colloque atypique. Un panel de haut niveau auquel participaient également Mme Sarra Fadika Sako, Vice-présidente du Sénat, et Mme Aminata Toungara, Vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Sur le plan politique, aussi, la présidente fondatrice du COCOFCI se veut être un exemple à suivre, et pratique dans ce but un dialogue sans aucune exclusive. Si elle rend hommage en permanence au Président Ouattara, qui en a eu l’intuition et lui a confié la mission dès octobre 2011 en lui donnant carte blanche, Mme Euphrasie Kouassi Yao garde un excellent contact avec les principales figures féminines représentatives des différents courants de l’opposition, que celles-ci soient proches des anciens Présidents Henri-Konan Bédié et Laurent Gbagbo ou de l’ancien Premier ministre puis président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, qui vit toujours en exil…

Et elle se plaît à rappeler que le COCOFCI s’adresse à toutes les femmes sans distinction d’ethnies, de classes sociales, de confessions religieuses ou d’opinions politiques. Dans un pays qui a connu de trop longues années de guerre civile, c’est cette ligne de conduite clairement affichée et cet œcuménisme intelligent qui font l’originalité de sa démarche et son succès à l’arrivée. Elle montre ainsi la voie à une véritable « Réconciliation nationale » dont le barrissement paraît encore bien timide au « Pays des éléphants » !

« Concrètement, rappelle-t-elle, le COCOFCI a contribué significativement à l’augmentation du nombre de femmes candidates aux dernières élections législatives, passant de 105 seulement en 2011 (soit 10,5 %) à 328 en 2016 (12,2 %), puis à 452 en 2021 (14,5 %), suivie d’une nette progression de femmes élues à l’Assemblée nationale : 9,2 % en 2011, 11,3 % en 2016 et 12,5 % lors du scrutin du 6 mars 2021 ». Voilà déjà des résultats.

Quand Le « Compendium » ivoirien
fait des petits au Congo et en Guinée

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Sur le plan économique, la force de frappe de son organisation repose sur deux grands volets qui se complètent parfaitement : la formation des jeunes filles, tout d’abord pour leur donner un bagage minimum, le sens des affaires et la force de vaincre parfois le manque de confiance en elles-mêmes. Le réseautage ou « networking », ensuite, qui permet à chacune d’entre elles de se constituer rapidement un beau carnet d’adresses utiles. Sans oublier la mise en relation avec des entreprises du secteur privé toujours à la recherche du « meilleur profil ».

Durant trois jours, elle harangue « ses troupes » avec ses slogans qui résonnent dans le grand auditorium du Palais des Congrès et rythment toutes ses interventions comme des mots magiques qui déclenchent l’enthousiasme :

« Le Moment est… favorable
Et ce Moment, c’est maintenant ! »

Car « en Afrique, les compétences féminines sont là » », mais encore faut-il savoir les dénicher et les mettre en valeur… Comme le rappeleront, chacune à leur manière dans leurs interventions respectives, le Professeur Fatou Sow Sarr, directrice de l’Institut Genre et Famille de Dakar et Présidente de Réseau africain pour le soutien à l’Entrepreneuriat féminin (RASEF), ou Kriss Brochec, PDG d’Africa Digital Academy et Congo Web Agency, surnommée affectueusement « Maman Digital » à Brazzaville et Pointe Noire….

Lors de la session de clôture, des accords de partenariats ont d’ailleurs été signés avec deux importantes délégations souhaitant importer le concept et l’adapter à leur pays : le Congo-Brazzaville et la Guinée-Conakry. Le premier était représenté par Mme Danièle Sassou N’Guesso, Présidente de la Fondation Sounga, Le second par Mme Aïcha Nanette Conté, ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, et Mme Juliette Touré Camara, Présidente de la Confédération nationale des Femmes entrepreneurs de Guinée (CONAFEG) et d’ « Osez Entreprendre ».

Preuve manifeste que le « Compendium » ivoirien fait désormais des petits au Congo comme en Guinée. Et, demain peut-être, dans toute l’Afrique, comme l’espère le Professeur Rose Koffi-Nevry, membre du Comité scientifique et chargée de formation à la Chaire UNESCO « Eau, Femmes et Pouvoir de décision ».

Un dîner de gala a clôturé l’événement samedi avec la participation de nombreuses personnalités comme l’ambassadeur de France Jean-Christophe Belliard, Mme Marie-Laure Angoran, Présidente de Women Leader Toastmaster et directrice du Centre de documentation de l’ambassade des États-Unis, Mme Roukiatou Hampâté Bâ, Présidente de la Fondation Hampâté Bâ, sise à Abidjan, Mme Djelika Yéo, Présidente de la plate-forme des Femmes « Entreprenantes et dynamiques », Mme Antonia Ngabala-Sodonon, Représentante résidente d’ONU Femmes, ou encore de grands patrons de la place.

Citons notamment Nabil Ajami, DG de la Société africaine de Commerce et de Représentations industrielles (SACRI), et Idriss Traoré, DGA de la Caisse nationale de Prévoyance sociale (CNPS), qui ont rendu des hommages remarqués à celle que l’on pourrait surnommer la « Reine de cette soirée de Reconnaissance ».

Une Reine qui n’hésite pas à descendre dans l’arène pour danser avec ses sœurs africaines, pour lesquelles elle souhaite se dépenser sans compter. Sa force d’âme se nourrit de sa foi chrétienne elle-même alimentée par la prière et la charité au quotidien. Orpheline de mère, Euphrasie a en effet compensé en démultipliant l’amour donné aux autres, l’amour qu’elle n’a jamais reçu dans sa jeunesse. C’est sa raison de vivre. Au Compendium, elle a donné trois mots d’ordre qui reviennent en permanence comme un véritable leitmotiv de toute son action : « Amour, Solidarité, Audace ».
Et elle se plaît à rappeler l’épitre de Saint Paul aux Corinthiens : « Si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante ».

EN SAVOIR PLUS :
https://www.africapresse.paris/Euphrasie-KOUASSI-YAO-au-Xe-anniversaire-du-COCOFI-La-valorisation-des

www.competencesfeminines.org

 

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