Le chef de l’État est très furieux contre l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anss) qu’il accuse de n’avoir pas jusqu’ici bien géré la pandémie du Covid-19 qui a fait déjà 5 morts en Guinée.
Au cours d’une rencontre à Sékoutouréyah, jeudi 16 avril 2020, le chef de l’État n’est pas allé du dos de la cuillère pour faire le diagnostic de la situation.
Très remonté, le président Alpha Condé a fait des remontrances aux acteurs impliqués dans le riposte au Covid-19. «On ne nous dit pas la vérité, colère-t-il. Notre situation va être pire alors que tout le monde disait que la Guinée a l’expérience d’Ebola, ça va l’aider. Mais ce n’est pas le cas.»
L’aveu
Du jour au lendemain, le nombre de cas croît en Guinée avec 622 positifs dont 65 guéris et 5 décès, à date. Cette augmentation exponentielle inquiète le président Alpha Condé et qui le fait savoir. «Nous sommes en train de passer à un stade très grave. Et on va arriver à la saison des pluies. Donc, il faut qu’on se dise les quatre vérités et qu’on mette toutes nos forces médicales en action. Sinon, on va à la catastrophe. On a commencé par 1 cas, aujourd’hui, on est à 400 et quelques cas. Il faut qu’on se dise la vérité, ça ne va pas. La façon dont nous gérons n’est pas bonne», avoue-t-il.
Ici, il le dit franchement. Mais Alpha Condé est un habitué des faits, qui cherche toujours quelqu’un à qui faire endosser la responsabilité de ses échecs. Si réellement, il était préoccupé par la crise sanitaire, il n’aurait pas fait prolonger la campagne électorale et organiser le double scrutin du 22 mars 2020 alors que le premier cas positif au Covid-19 avait été enregistré dix jours plus tôt.
Ce qui laisse croire que cette colère feinte contre l’Anss et son patron Dr Sakoba Keita est juste un échappatoire de la même manière qu’il accuse ses opposants d’être la cause de l’échec de sa gouvernance sociopolitique depuis son avènement à la tête de l’Etat en 2010.
Par Le Populaire
