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La contestation du régime dans une nouvelle phase : Soumah reprend le bonnet de gréviste

Le leader du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (Slecg) annonce une grève générale et illimitée à partir de ce jeudi 9 janvier. L’objectif affiché est de « dénoncer le non-respect et la violation des protocoles d’accords signés avec le gouvernement respectivement le 13 janvier 2018 et le 10 janvier 2019».

Aboubacar Soumah et ses camarades accusent le sociologue Dr Bano Barry conseiller du président de la République et président de la Commission de recensement, d’avoir une grande part de responsabilité dans le tripatouillage des «résultats du recensement du personnel enseignant » et le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana d’être opposé catégoriquement à l’engagement des enseignants contractuels à la fonction public. Soumah demande à tous les enseignants d’ « observer le mot d’ordre de grève en restant à domicile jusqu’à nouvel ordre ».

L’annonce de cette grève intervient au moment où le reggaeman et leader politique Elie Kamano et 12 de ses compagnons opposés au projet de 3e mandat sont en détention depuis le jeudi 2 janvier 2020 pour « troubles à l’ordre public » à Gueckédou, une ville du Sud du pays. Ce lundi 6 janvier, si le programme reste inchangé, les détenus se verront sortir de prison pour comparaitre devant un tribunal.

Au même moment à Conakry, dans la commune de Kaloum, le Tribunal militaire sera sur le dossier des 22 autres militaires poursuivis notamment pour «rébellion, complot, association de malfaiteurs, vol et détention illégale d’armes de guerre». Le même jour, le Fndc – solidement appuyé par les militants et sympathisants de l’opposition – sera occupé à réaliser sa « dernière marche pacifique » dans la capitale Conakry pour « contraindre Alpha Condé à renoncer à son projet de changement de constitution ».

Les principaux leaders de l’opposition attendus à la terrasse du stade du 28 septembre ce jour, ont pris la décision de boycotter les élections législatives du 16 février 2020. Une décision parodiée par la coordinatrice nationale du parti au pouvoir, Hadja Nantou Chérif qui a indiqué que c’est «tant mieux ».

Le Rpg Arc-en-ciel ne sera pas le seul parti au pouvoir sous les tropiques «à aller aux élections quand l’opposition refuse d’y aller», a ajouté la parlementaire Chérif en rappelant que « la Côte d’Ivoire l’a fait, le Bénin, le Sénégal… Et qu’est-ce qui s’est passé ?, rien du tout ! Donc, on fera la même chose. (…) Nous allons gagner comme toujours». On le voit, chaque partie campe sur sa position. Les enseignants tiennent à un salaire de base de 8 millions de FG (soit 80euros), l’opposition à un processus électoral aux normes internationalement admises, le Fndc au respect de la Constitution en vigueur, le régime à fixer ses racines.

Par Godio Kane

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