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L’Affaire Oumou Hawa sera bientôt portée devant le tribunal

Accusée du vol d’un montant de 100 millions de Francs guinéens par son mari, Mme Baldé Oumou Hawa Barry a souffert le martyr pendant trois jours à Conakry. Brûlée à la peau, puis séquestrée au domicile de son bourreau du dimanche 26 au mardi 28 février à Gbessia, elle fête le 8 mars en soignant les brûlures de la peau de son ventre administrées par un soi-disant détecteur de vol commis à la tâche par son époux.

Sur les faits.

Mme Baldé Oumou Hawa Barry, la quarantaine, habite le quartier Petit Simbaya dans la commune de Ratoma à Conakry avec ses deux coépouses.

A quelques jours de la célébration du 8 mars 2023, elle a subi des brûlures au niveau de la peau du ventre pendant une curieuse opération d’enquête autour d’un montant de 100 millions de Francs guinéens qu’aurait perdu son époux, Elhadj Ousmane Baldé, à l’intérieur de la maison familiale.

A la demande de son mari, elle suit ses coépouses au domicile d’un fameux enquêteur situé dans les environs de Gbessia, un quartier abritant l’aéroport international Ahmed Sékou Touré. Elles y arrivent le dimanche 26 février dans la pénombre du crépuscule. Le maître des lieux les accueille. L’homme n’est ni policier ni gendarme. Il est fort de son savoir-faire traditionnel pour mener son opération de détection de l’auteure parmi les trois suspectes de l’argent disparu.

La marmite en feu sur le ventre 

L’opération d’interrogatoire du détecteur de voleuse consiste à placer sur la peau du ventre de la suspecte allongée comme un cadavre dans les mains d’un laveur de mort une marmite en plomb contenant un feu ardent en lui posant des questions du genre : est-ce toi qui a volé l’argent ?

Face au rituel, dame Oumou Hawa ne supporte pas les séances de torture mentale et physique à laquelle elle est soumise la marmite en feu sur son ventre. Elle  avoue, dit-elle, pour se faire libérer.

Arrivé à ses fins, l’enquêteur d’un autre âge dépossède la dame de l’argent de poche et de ses téléphones qu’il remet à son mandataire Baldé. Puis la séquestre chez lui jusqu’au mardi 28 février. Vers 16h, son mari la récupère pour la confier au commissariat de Cosa-camp-carrefour.

Informée de ce qu’elle subit depuis le dimanche, sa famille biologique vole à son secours. Une de ses tantes réussit à la localiser. Elle parvient à la faire libérer de la Police pour des soins à l’hôpital Ignace Deen.

L’affaire Oumou Hawa Barry de Petit Simbaya ne s’arrête pas là. L’accusation de vol, la torture et la séquestration dont elle est victime connaissent un premier rebondissement.

L’époux est interpellé et conduit au commissariat central de police de Nongo pour répondre à des interrogatoires. Quant à l’enquêteur à la marmite au feu, aucune action n’a été intentée contre lui pour le moment. Un procès en diffamation, enlèvement, torture et séquestration pourrait être ouvert devant le tribunal correctionnel de Dixinn à Conakry.

Voici les conditions dans lesquelles dame Oumou Hawa Barry a célébré la fête du 8 mars 2023 après dix ans de vie conjugale avec son époux Baldé.

Par Gordio Kane, in Le Populaire du lundi 13 mars 2023

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