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Le colonel Doumbouya et le CNRD posent des actes encourageants

Le colonel Mamadi Doumbouya et le CNRD posent des actes encourageants

Le Comité national de rassemblement et de du développement, (CNRD) qui a pris le pouvoir en Guinée en déposant M. Alpha Condé vient de poser un nouvel acte encourageant. Peut-être salvateur.

En tout cas il s’agit d’une décision hautement humaine et éminemment politique: la libération des détenus d’opinion. Si certains appellent encore à la prudence, il me semble que, sans verser dans l’enthousiasme béat, synonyme de naïveté,  il n’est pas inutile de mettre en avant les actes des deux derniers jours qui réduiraient certains équivoques.

En outre, le CNRD vient de libérer le siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée occupé dès le lendemain de l’élection présidentielle du 22 octobre 2020.

S’agissant des prisonniers politiques, plus de quatre cents (400) militants et sympathisants de l’opposition croupissaient dans les geôles de la direction centrale de la police judiciaire de Conakry. Parmi eux, de responsables ou présidents de partis politiques, des acteurs de la société civile, de simples citoyens arbitrairement arrêtés lors ou en marge des manifestations.

Lamarana Petty Diallo, professeur de Lettres-Histoire Hors Classe en France

L’on se rappelle que des responsables politiques incarcérés des mois durant et libérés avaient été arrêtés à nouveau et reconduits en prison (Abdoulaye Bah). D’autres avaient vu leur libération carrément refusée après la parodie de justice qui leur avait été infligée : Foniké Menguè. Certains n’avaient eu droit à aucune forme de jugement ( Etienne Soropogui). La liste est longue.

Mais que dire des centaines d’anonymes qui n’avaient personne pour plaider leur cause ? Leurs proches avaient pleuré à n’en plus avoir une larme tant ils en avaient versé.

Libérer ces prisonniers est une décision plus que symbolique. C’est un jalon vers la réconciliation et le rétablissement de la justice. Simultanément à cette libération, on a vu arrivés, escortés, hués par une foule nombreuse, les anciens dignitaires du régime Condé. Les responsables des institutions, des dirigeants de la haute administration et autres services publics, des gradés des forces de défense et de sécurité, etc.

Ces actes posés sont des indicateurs politiques dont le but serait de montrer que les nouvelles autorités guinéennes prennent la mesure des enjeux et défis à relever.

Ces signaux auraient très certainement pesé sur les récentes prises de position de certains partis et alliances politiques qui paraissaient jusque-là prudentes.

Qu’à cela ne tienne, le CNRD devrait se montrer vigilant en veillant à l’application du droit. Rien que le droit pour que la justice passe sans aucun arbitraire ni précipitation.

Il est indispensable qu’au-delà de la liesse populaire ambiante, que la justice guinéenne obéisse désormais à la raison et non plus à un postulat ou décision politique.

Le traitement qui sera réservé à M. Alpha Condé, aux anciens dignitaires et autres cadres en détention, quelles que soient les fautes qu’ils ont commises, ne devrait en aucun cas s’inspirer de ce qui s’est passé en 1984 à la prise du pouvoir par le Comité militaire de redressement national (CMRN). Encore moins à l’après Conté qui a conduit le Conseil national de la démocratie et le développement au pouvoir (CNDD) avec sa tragédie du 28 septembre 2009. Par conséquent, il ne faudrait pas qu’on essaie de réparer l’injustice par une autre;  le crime par un autre. Sinon,  le CNRD et la Guinée elle-même se prendront les pieds où le système défunt à pécher.

La règle d’or doit être la préservation des droits humains.  C’est l’une des manières de prouver à l’opinion nationale et internationale que le changement de pouvoir en Guinée a été opéré dans le but de rétablir la justice ; de rassembler et réconcilier ; d’assainir les institutions ; de réinstaurer la confiance entre guinéens et de sceller à nouveau l’unité nationale.

Pour la suite, si le peuple de Guinée est avec le nouveau pouvoir, le reste viendra : organisations ou institutions internationales ; États et gouvernements. Tel fut le cas ailleurs. Il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement en Guinée.

Lamarana-Petty Diallo
[email protected]

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