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Le départ du bateau turc n’a rien à voir avec les coupures d’électricité (Laye Sékou Camara)

Pour clouer le bec à ceux qui lient le départ du bateau turc et sa centrale électrique flottante aux quelques coupures de courant enregistrées les semaines passées à Conakry, le Directeur général d’EDG a fait savoir à l’opinion publique que « depuis le mois de novembre, on fonctionne sans le bateau » turc.

Au cours de la conférence de presse de ce lundi 10 avril 2023,  Laye Sékou Camara a soutenu que la centrale électrique flottante dénommée Karadeniz Powership Ibrahim Bey, qui a quitté le port de Conakry il y a quelques jours, coûtait trop cher à la Guinée.

Il explique que le contrat du bateau arrivait à sa fin en février 2022. A l’époque, la direction avait demandé de proroger ce contrat sur 6 ans, rappelle M. Camara.  Moi, j’étais directeur de  l’énergie à OGC où le dossier a été transféré pour analyse. Le premier rapport que j’ai rédigé à l’époque, j’ai dit que ce contrat ne peut aller que sur 5 mois. C’est-à-dire si on doit le proroger, c’est sur 5 mois. Mais nous n’avions pas tous les éléments d’EDG pour nous permettre  de prendre la bonne décision. Et à l’époque, le Premier ministre avait mis en place un comité pour réfléchir sur la situation du bateau avec EDG. Lorsqu’on a reçu tous les éléments, on a prorogé le contrat pour un an. Parce qu’EDG ne pouvait supporter en ce moment le départ du bateau.  C’est-à-dire que la production n’était pas là pour laisser le bateau partir. »

A l’arrivée de M. Laye Sékou Camara à la tête de la direction générale d’EDG, il a fait le choix  d’investir dans la réactivation des « machines qui étaient à l’arrêt » afin de pouvoir en finir avec ce contrat turc onéreux. « Parce que je n’avais plus les mots pour demander au gouvernement de proroger le contrat encore pour un an de contrat avec ce bateau. Donc, il fallait anticiper, c’est ce qu’on a fait. On a réparé toutes nos centrales. Vous avez aujourd’hui la centrale de Kipé qui est fonctionnelle aujourd’hui à 90 pour cent. A Kaloum, celles de Kaloum 1 et Kaloum 2 sont fonctionnelles. Ce qui nous permet aujourd’hui de retirer ce bateau de notre système. Le bateau seulement à l’arrêt,  s’il est utilisé ou pas coûte 4 millions de dollars par mois. Et depuis, le mois de novembre 2022, j’ai cessé d’utiliser le bateau. J’ai fait la contre-production de 2022-2023 sans le bateau. C’est pour dire que ce bateau nous coûtait énormément d’argent. Et c’est nous qui donnions le carburant au bateau et on payait la production énergétique. Maintenant, si je ne l’utilise pas, qu’il soit garé sur le port de Conakry, je paye 4 millions de dollars. J’ai utilisé 4 millions de dollars pour réveiller nos centrales. A mon arrivée, Kaloum 1, 2 et 5, toutes ces centrales étaient à l’arrêt sans compter Kipé. Et ça m’a couté 4 milliards GNF pour réveiller toutes ces machines ».

En clair, « Les gens disent qu’il y a des coupures parce que le bateau turc est parti », mais la vérité est que le départ du bateau turc n’a rien à voir avec les coupures.

D’ailleurs, « même si le bateau était là, il ne pouvait pas alimenter Conakry. Mais grâce à la technicité, nos agents et les chinois ont travaillé ensemble et le poste est récupéré aujourd’hui à 100%. Donc, ça nous permet de réduire notre consommation en carburant. »

Par Gordio Kane

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