Les concepteurs politiques du gouvernement guinéen s’efforcent de rechercher depuis des mois l’assentiment populaire le plus large possible pour vendre le projet de tripatouillage constitutionnel et cela malgré les défaillances d’un gouvernement agonisant en perte de vitesse.
Et pour ce faire, ils ne se gênent pas de demander au peuple de Guinée de laissez le locataire du palais Sèkoutoureya finir son travail, et cela malgré que les ordures tuent les guinéens; malgré qu’il mette en valeur des cadres indignes de la République, sans honneur et valeur morale; malgré que l’eau du robinet est empoisonnée; malgré que le Guinéen manque d’électricité en dépit des 3 milliards de dollars investi dans le secteur d’électricité; malgré que l’état guinéen n’arrive pas à absorber les crédits empruntés puisque les cadres de la fonction publique manquent de compétence….
Oui nonobstant les milliards investis dans le secteur des travaux publics, sans aucun résultat fiable, puisque la Guinée manque d’infrastructures routières dignes de ce nom.
Oui ils veulent une nouvelle constitution et par conséquent un troisième mandat pour le Mandela guinéen et cela malgré que les jeunes n’ont pas droit au travail, ils doivent continuer à rester au chômage sans aucune perspective d’avenir, ou périr en méditerranée. Ceux qui survivent l’enfer de la méditerranée pour se retrouver en Europe seront poursuivis par une délégation afin de les rapatrier en Guinée. Comme c’est le cas actuel des guinéens vivants en Allemagne. Une manière vraiment à la prac de couper le cordon ombilical avec l’impérialisme.
Pour eux il faut le laissez faire, parce qu’avec lui la corruption, le népotisme, le clientélisme, la cooptation, l’éthnocentrisme politique continueront à s’enraciner en Guinée.
Quelle démagogie populiste ! quel manque de pédagogie politique !
Or ils oublient que dans un système démocratique, le reflet visant à rendre un projet de loi ou politique populaire aux yeux de la société est liée aux institutions démocratiques, qu’ils refusent de laisser se consolider en Guinée . Et c’est pourquoi d’ailleurs ils préfèrent une fois élue, faire volontiers le choix de l’impopularité, puisque comme cela, ils ne seront plus confrontés aux répercussions possibles sur leurs légitimité en tant que autorité politique élue, et puis qu’ayant fait le choix de pratiquer la démocratie de façade qui demeure l’art de faire la démocratie sans rien lâcher de son pouvoir.
Ils savent que leur projet de nouvelle constitution ne coïncide pas avec le choix de la popularité et que ça va à l’encontre des attentes populaires et que ça heurte surtout la volonté du peuple, mais ils s’en soucient point, c’est pourquoi ils font appel à la démagogie populiste, ils utilisent des différentes manœuvres en communication politique, autrement dit des rhétoriques susceptibles d’assurer l’acceptabilité de leur projet au près du corps électoral qui demeure le peuple de Guinée. Mais là aussi ils font figure de nullité puisqu’il manque de pédagogie politique et de compétence pour accomplir cette œuvre maléfique et heureusement d’ailleurs.
Quelle parodie! Car il faut vraiment être un apatride pour encourager un tel système mafieux à la solde d’un clan égoïste et egotique à se pérenniser au pouvoir. Et sachez que 2001 n’est pas 2020. Car nous voulons que l’état guinéen arrive enfin à avoir une âme et pour que notre transition démocratique puisse enfin se consolider. Bon week-end
Aissatou Chérif Baldé
Journaliste-politologue, Hambourg, Allemagne
[email protected]
