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Le Pdg-Rda n’éprouve aucun regret d’avoir dit « NON » à la France

Le contexte, marqué par la fin de la seconde guerre mondiale et le vent des indépendances qui soufflait, a permis au parti dirigé par Sékou Touré de saisir l’opportunité du référendum du 28 septembre pour convaincre la majorité des votants à opposer un « NON » massif au projet porté par le colonisateur français. Le leader du Pdg-Rda n’a pas attendu longtemps pour déclarer l’indépendance de la Guinée le 2 octobre 1958 et tenir le pays d’une main de fer jusqu’à sa mort le 3 avril 1984. Trente-huit ans après, son parti reste fidèle à ses idéaux. Lisez !

Le vote du 28 septembre 1958 a été du pain béni pour les indépendantistes guinéens dont les plus déterminés étaient membres ou alliés du Parti démocratique de Guinée pour le Rassemblement démocratique africain (Pdg-Rda).

Le Pdg-Rda assume son discours

 A l’occasion du 64è anniversaire du NON au référendum qui a rejeté la « Communauté française » proposée par le régime colonial français dirigé par le général Charles de Gaulle, ce parti au pouvoir en Guinée du 2 octobre 1958 au 3 avril 1984 a marqué fidélité à toute épreuve à la position de son leader historique, feu le président Ahmed Sékou Touré, et à ses compagnons politiques vis-à-vis de la colonisation. Tenez !

Au nom du leader du Pdg-Rda, Mohamed Touré en prison aux Etats-Unis actuellement, M. Oyé Guilavogui, secrétaire général par intérim, a fait introduire son discours commémoratif du 28-septembre par ces mots : « En tout temps et en tout lieu tout homme peut se transcender, apprendre du peuple, savoir pour le peuple pouvoir pour le peuple afin de construire sa propre légende et s’élever au-dessus des contingences quotidienne, pour vivre avec sa communauté, sa société, son peuple en symbiose, partageant avec lui le vécu du passé dans le présent et leur projection positive dans le future. Il peut ainsi s’inscrire honorablement dans l’histoire en perpétuant les valeurs humanitaires civilisationnelles révolutionnaires et progressistes dont la quête par le peuple, nous le savons, est perpétuelle et nous permet de poser avec lui les jalons répétitifs des choix conscients et fidèles des hommes pour consolider l’être contre le paraître multiforme dépersonnalisant, disgracieux et décadent ».

Tout de blanc vêtu – la tenue préférée des révolutionnaires guinéens – M. Guilavogui  ajoute que « pour le Pdg-Rda, c’est la fonction qui compte ce n’est pas l’individu, car l’homme n’a de valeur que par rapport à l’adéquation de ses actes avec sa fonction. La fonction la plus importante est celle octroyée par le peuple. La colonisation n’est pas d’essence démocratique; tout ce qui se fait pour elle par le colonisé est fait sous la contrainte qui dégrade l’homme en le condamnant à agir contre sa volonté et contre sa conscience même s’il le fait avec intelligence pour ne pas se détruire. De ce fait, l’école coloniale n’a jamais su harmoniser l’intelligence et la conscience. Le contraste culturel qu’elle entraîne est très important car personne ne peut, de gaieté de cœur, se séparer des archétypes de sa propre culture et ne peut le faire qu’au prix d’un renoncement qui consacre sa dépersonnalisation ».

Le Pdg se glorifie d’avoir avait arraché l’indépendance de la Guinée à la France

A propos du projet de référendum constitutionnel proposé par le régime de la Cinquième République dirigé par le général de Gaulle et portant sur la construction d’une « Communauté française » liant la France et son empire colonial pour remplacer l’Union française, le vote des indépendantistes guinéens s’est soldé par la victoire du «NON» donnant l’occasion d’accéder à la souveraineté nationale immédiatement.

Le parti de Sékou Touré se glorifie d’avoir donné l’indépendance à la Guinée par ce vote. « Dans son agenda politique et économique sont inscrites des dates toutes aussi denses en évènements, en sacrifices et en faits exaltants pour tous en raison de la justesse des choix largement et démocratiquement partagés au sein du peuple, avec la certitude que la vérité n’est jamais et ne sera jamais isolée », affirme le secrétaire général par intérim de ce parti qui n’est plus que l’ombre de lui-même depuis la chute de son régime en 1984.

64 ans après cet événement historique, le discours du Pdg-Rda est resté inchangé. Il fait l’éloge du courage de son leader bien-aimé et de ses compagnons tout en vilipendant le projet du général Charles de Gaulle de créer un cadre de Vivre-ensemble dans lequel évoluent la métropole et ses anciennes possessions coloniales.

Qu’a-t-il fait de sa victoire ? Le  parti de Sékou Touré répond à cette question en présentant un bilan tout à fait reluisant de sa gestion sociopolitique du pays durant les vingt-six ans de son règne.

A ses détracteurs qui lui imputent la responsabilité du retard de développement social, économique et infrastructurel qu’accuse le pays sur ses voisins, le Pdg tient des propos laissant croire qu’il n’éprouve aucun regret d’avoir dit «NON» à la France.

Par Gordio Kane

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