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L’Etat appelé à Sauver Macenta des pyromanes

Les violences intercommunautaires des 26 et 27 décembre 2020 ont fait au moins 22 morts dans cette localité du Sud. L’Etat, devant créer en environnement de paix et de sécurité pour tous les habitants du pays, est appelé à mettre fin à la discorde fratricide à l’origine de ces événements meurtriers. Explications.

Les mises en garde et les précisions sur fond de déclaration ne sont pas pour résoudre la crise. La première déclaration a été formulée le 31 décembre 2020 au nom de la communauté Mania de la capitale Conakry et signée Djoumé Korouma, juriste avec comme contact téléphonique : 620594525.

CONTRADICTIONS AUTOUR DE L’HISTOIRE DE MACENTA

La déclaration accuse des « hauts cadres et leurs suivants » tapis dans l’ombre. Se référant de l’ouvrage d’Ives Person intitulé «Samory et la Révolution Djoula», en sa «page 560 alinéa 2 sur les origines de Macenta», elle appelle à l’ouverture des  « enquêtes (…) pour non seulement punir les agresseurs, mais débusquer et démasquer leurs commanditaires ». Et conclut en ces termes : « quant à la zone de la commune urbaine de Macenta, son histoire est abondamment documentée depuis longtemps par l’administration coloniale. Elle occupe une zone où seuls les Mania ont vécu et vivent. Tous ceux qui font des déclarations mensongères sont indignes du statut de cadre intellectuel, car ils font fi de la documentation officielle sur l’historique de la ville de Macenta».

En réaction à cette sortie, des jeunes Loma ou Toma de Macenta résidant à Conakry, ont fait une déclaration le samedi 9 janvier 2021 à la Maison de la presse. Cette déclaration est lue par Benjamin Béavogui, se fonde sur un « rapport final du PNUD sur l’étude diagnostique des causes des conflits récurrents en Guinée forestière, 2016, à la page 45 et 71 (et)  disponible sur internet ».

Extrait : « Cependant, nous contestons un paradoxe à Macenta: Une communauté qui revendique le statut de fondateur d’une ville où ses arrières parents ont été accueillis  avec hospitalité. La chefferie traditionnelle ne s’acquiert pas par les armes, ni par l’intelligence ou les moyens, «elle se transmet par héritage de père aux frères et fils ou aux neveux (lire les ouvrages de Jacques Germain, Peuples de la Forêt publié en 1984, et  de Domi Jean-Marie Doré, La résistance contre l’occupation coloniale en Région Forestière publié en 2009).

Par méconnaissance de l’histoire générale de la Guinée qui reconnaît le statut  d’autochtones aux peuples de la forêt dont les Toma ou Loma à Macenta, les Kpélè à Nzérékoré, les Könö à Lola,  les Manon à Yomou et les Kissi à Guéckédou et Kissidougou, ces personnes continuent de propager des contre vérités.

Qui peut  contester l’administrateur colonial Jacques Germain et l’écrivain Domi Jean-Marie Doré ?  Les Toma se sont d’abord sédentarisés en pays Kouranko et Kissi actuels vers 1570-1600, avant de descendre en trois vagues successives vers Macenta où ils n’ont trouvé  sur  les lieux aucune espèce de vie humaine avant de rencontrer les Kpélè  à l’Est.  On parle de Malinké et de Konianike au Nord de Macenta. Les Konianiké y avaient formé un royaume en 1864 notamment à Kouankan.

La Tombe du Fondateur de Macenta,  Massa Konogui existe. La marque de la langue toma sur le nom de la ville (Massata devenu par déformation Macenta),  les collines et plateaux environnant la commune urbaine de Macenta nommés en toma (Kpainghizé), Woko, Woloto, Kalivassa, etc.) et les cours d’eau (Zézinada, Wonigba, Zazazia, Bologo etc.) sont des preuves de la paternité du statut de fondateur de Macenta à la communauté loma. Le couplage du toma avec le koniaké, communauté allochtone que la communauté autochtone loma a accueillie à Macenta sont des preuves tangibles de l’hospitalité légendaire des tomas que les soi-disant intellectuels veulent falsifier. On ne confond pas la création d’une organisation à la création d’un Village.

En attendant la réponse de la communauté loma, les jeunes loma de Macenta  résident à Conakry, mettent en garde ces personnes contre toute falsification de l’histoire de la fondation de Macenta. Nous invitons les jeunes de la Guinée forestière et des autres régions du pays à signer un pacte de paix et de développement pour freiner le repli identitaire en Guinée. »

Les auteurs de cette déclaration encouragent « l’Etat à poursuivre l’enquête déjà ouverte et à accélérer la procédure judiciaire concernant les personnes arrêtées dans cette tragique affaire afin de libérer les innocents et d’établir la vérité historique de la fondation de Macenta ».

Sur « l’appartenance de la paternité de la ville de Macenta », ils sollicitent une « confrontation intellectuelle » avec « la communauté Toma-Manian ».

Le fait que chaque partie continue de réclamer la chefferie, malgré les morts, les blessés et les dégâts enregistrés, pourrait empirer la crise entre Tomas et Manias.

Avant qu’il ne soit trop tard, cette situation interpelle de façon urgente, certes, l’Etat guinéen, mais également les responsables des institutions nationales et supranationales sur le respect de l’intégrité physique de la personne humaine partout où elle se trouve et de sa dignité.

Par  D.Alpha

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