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Lutte contre la corruption en Guinée : lettre ouverte au peuple (Par le député Bah Fisher)

Député à l’Assemblée nationale de Guinée et membre du Parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) Alpha Souleymane Bah Fisher, invite les Guinéens à rejoindre le Conseil national indépendant de lutte contre la corruption et les abus (Cnilca). C’est l’essentiel de cette lettre ouverte au peuple de Guinée.

Bonne lecture !
Mes très chers concitoyens,

Je commencerais par essayer de définir la CORRUP-TION qui n’est rien d’autre qu’un vice qui se matérialise par l’utilisation abusive d’un pouvoir reçu par délégation à des fins privées comme l’enrichissement personnel ou d’un tiers (famille, ami…). Elle consiste pour un fonctionnaire, un administrateur, un privé ou un élu à faciliter quelque chose, du fait de sa fonction, en échange d’une promesse, d’un cadeau, d’une somme d’argent ou divers autres avantages.

D’après une étude de la Banque mondiale, 1 000 milliards de dollars seraient détournés en pots-de-vin à travers le monde. La Guinée, qui est classée 138 pays le plus corrompu au monde, on estime les montants détournés autour de 600 milliards de Francs guinéens.

La corruption existe dans tous les pays du monde mais elle se manifeste à des degrés différents selon le pays. Les conséquences de la corruption pour notre Pays sont extrêmement grave car :

*** Elle détruit les fondements des institutions républicaines en faussant les élections, en corrompant l’État de droit et en créant des appareils bureaucratiques dont l’unique but réside dans la sollicitation de pots-de-vin.

*** Elle empêche le développement économique en décourageant les investisseurs tout en faisant augmenter les coûts de production des PME.

*** Elle dégrade la qualité de vie et favorise la criminalité organisée, le terrorisme et d’autres menaces pour la sécurité humaine.

*** Elle contribue à l’instabilité et à la pauvreté et constitue un facteur dominant qui conduit les États fragiles à la déliquescence.

Au vu de tout ça, la lutte contre la corruption doit être un énorme défi pour tous les guinéens.

Les différents gouvernements ne sont pas parvenus à endiguer ce fléau destructeur qui dépouille notre économie malgré la création de structures comme l’Office de Répression des Délits Economiques et Financiers (ORDEF), l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption, le Ministère du Contrôle Économique, l’Inspection d’Etat entre autres. Plusieurs secteurs dont le secteur financier, les industries minières, le transport, les marchés publics, l’import-export…, piliers de notre économie nationale, sont victimes depuis longtemps de malversations et de corruption.

Toutes les structures créées n’ont rien obtenu comme résultats concrets en matière de bonne gouvernance, de transparence et de lutte contre la corruption. La corruption continue ainsi de faire rage et semble même s’être généralisée et le pire c’est que la petite corruption est en train de se propager de façon exponentielle au point de devenir une mentalité socioculturelle qu’il est impossible d’éradiquer. La police, les tribunaux, et les services publics relatifs à l’obtention d’un document pratiquent la corruption. Le billet glissé à un employé des hôpitaux pour accélérer une admission ou à un policier pour éviter une contravention relèvent de la petite corruption quotidienne.

Les guinéens doivent, dans leur ensemble, déclarer la guerre à la corruption et aux abus à travers un engagement citoyen et patriotique.

Les institutions et des lois seules ne suffiront pas pour venir à bout d’une culture du bakchich et d’un système clientéliste solidement ancrés dans les mentalités sans l’engagement et la participation des citoyens. On pense souvent que la corruption « fait partie des mœurs ». Or, chaque société, chaque secteur et chaque individu aurait tout à gagner en disant « non » à ce crime.

La transparence doit être l’affaire de tous, à commencer par celle des partis politiques qui ne publient pas leurs comptes et des dirigeants qui ne font pas leurs déclarations de patrimoine à la Cour des comptes malgré l’obligation légale.

Je conclus en invitant chaque guinéen, où qu’il se trouve et quelque soit son bord politique de s’inscrire dans la nouvelle dynamique du Président de la République qui a déclaré qu’il fera de la lutte contre la corruption et les abus son cheval de bataille durant son sextennat 2020-2026. Ce combat qu’il va lancer est le nôtre et pour les générations futures auxquelles nous devons laisser un état intègre, fort, organisé, structuré qui protège ses enfants contre l’injustice et les abus tout en partageant de la richesse et de la prospérité entre ses fils et filles.

Pour matérialiser votre engagement, je vous invite à adhérer massivement dans le CON-SEIL NATIONAL INDÉPEN-DANT DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LES ABUS – CNILCA.

Tél.: 625190207
Email : [email protected]

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