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Mission terminée pour Koyinville, le patriote

Il s’appelait Elhadj Abdourahamane Baldé. Il a été surnommé Koyinville pour son patriotisme devenu un mode de leadership gagnant pour Koyin. Il est élu maire de cette ville historique, puis nommé préfet de Tougué. Comme tous les grands hommes qui ont dédié leur vie entière à leur communauté, sa mort n’est pas à pleurer, sa mémoire est à honorer. Et il n’est pas de meilleure façon d’honorer sa mémoire que de poursuivre son œuvre de bâtisseur.

L’ex-préfet de Tougué, Elhadj Abdourahamane Baldé Koyinville, est décédé mardi 6 juillet 2021 à Koyin, où il est né il y a 79 ans, des suites de maladie. Ancien maire de la commune rurale de cette sous-préfecture de Tougué à Labé en Moyenne Guinée, il était aussi ancien préfet de Tougué. Il repose depuis mercredi 7 juillet au caveau des ancêtres.

Koyinville avait été nommé préfet en septembre 2015, quelques heures seulement après avoir reçu le président Alpha Condé en campagne pour sa réélection dans la ville de Koyin.

Avant cette nomination dans l’administration de commandement, il officiait en qualité de maire de la commune rurale pour le compte de l’Union pour progrès et le renouveau (Upr), le parti dirigé par le ministre d’Etat, ministre chargé de mission à la présidence, Bah Ousmane.

Elhadj Abdourahamane Baldé était un enseignant à la retraite et figurait parmi les grands producteurs agricoles de la contrée.

Il a été relevé de ses fonctions de préfet le 12 septembre 2020 pendant qu’il était alité au Centre covid-19 et remplacé par Amadou Oury Kaba, candidat (indépendant) malheureux aux élections communales du 4 février 2018 à Tougué.

leadership

Issu de l’aristocratie locale, l’homme avait consacré son action à la modernisation de cette cité historique, chef-lieu de l’une des 9 provinces du Fouta Théocratique.

En se faisant le plénipotentiaire de la cause patriotique de transformer les maisons en banco couvertes de paille en de bâtiments en dur plus confortables,  et plus luxueuses, il s’est fait surnommer Koyinville. 

Ce sobriquet était tout trouvé pour lui, et le distinguait désormais de ses nombreux homonymes portant le célèbre prénom du brave chef de la troupe provinciale de Koyin qui a ligoté et remis, lors de la bataille de Turban Kansala le 13 mai 1867, le roi du Kaabu, Mansa Dianké Waly Sané, à l’Almamy du Fouta-Djalon.

Il disait à qui le veut qu’une école délabrée, un centre de soin mal entretenu, un pont en état d’abandon, ne faisait pas honneur à la grandeur et à la notoriété des habitants des villages environnants. C’était un motivateur, un coach et un influenceur qui cultivait en chacun l’amour de la patrie. 

Durant sa vie, Koyinville a réussi le challenge de promouvoir la Destination Koyin auprès de la diaspora. La sous-préfecture est l’une des plus enclavées du pays, mais avec les encouragements de Koyinville, étudiants, ouvriers, débrouillards, hommes d’affaires, et hiérarques du système administratif ont fini par prendre le goût de consacrer une partie de leur temps à séjourner dans la contrée. Il a convaincu plusieurs membres de la communauté des ressortissants cette zone, réputée pour la qualité et la bravoure de ses ressources humaines, à investir dans leur localité d’origine, à ériger des bâtiments de haut standing dans le centre urbain de Koyin et à aider les autorités coutumières et administratives à favoriser la construction d’établissements scolaires, de centres de santé et de marchés hebdomadaires dignes du nom.

Sous son leadership, l’intelligentsia, les gros bonnets et les grandes fortunes koyinaises ont participé à l’aménagement d’ouvrages de franchissement et d’infrastructures communautaires qui font aujourd’hui la fierté de tous.

Fait maire de la commune rurale de Koyin et nommé préfet de Tougué, Koyinville attendait beaucoup de la construction annoncée du barrage hydroélectrique de Koukoutamba, en termes de réalisation de l’autoroute Labé-Tougué-Siguiri, d’aménagement de périmètres forestiers pour protéger les richesses fauniques et végétales de ce légendaire grenier du Fouta-Djalon présentant de gros atouts du tourisme rural et écologique.

Koyinville aux obsèques d’Elhadj Mamadou Dian Karakan, défunt père d’Alpha Abdoulaye Diallo, auteur de cet article

Koyinville était un conservateur rigoureux doublé d’un cartésien pragmatique et perfectionniste.

Dans ses relations sociales, il était avenant et raffiné face à l’étranger, serviable et humble  avec ses collaborateurs mais intransigeant sur les principes. Il conseillait toujours à chaque Koyinais de conserver toute sa noblesse d’âme et de cœur, de rester et demeurer rassembleur, et d’agir d’une façon digne de ses illustres ancêtres.

L’enseignant de carrière et intellectuel sérieux qu’il fût, ne badinait pas avec les principes.

Cela lui a valu d’être traité de préfet violent lorsqu’il a administré une gifle en guise de correction au  secrétaire administratif de la préfecture, son «jeune frère de même père», le mardi 8 mai 2018.

Koyinville s’en est allé après avoir accompli sa mission sur terre. Il repose désormais auprès de ses ancêtres à Koyin.

Son leadership efficace a été utile à la transformation de toutes les localités koyinaises en de petits coins de paradis qui accueillent les vacanciers et les touristes qui séjournent dans ces zones rurales prenant de plus en plus des allures citadines. 


Koyinville a vécu en patriote. 

La noblesse de son œuvre est l’élixir qui le rendra immortel. Il rejoint la troupe des plus illustres et glorieux cavaliers d’un Koyin fier de ses bâtisseurs.

 Par Diallo Alpha Abdoulaye

 

 

 

 

 

 

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