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Présidentielle en Guinée : La prudence maximale doit être la règle d’or chez le candidat Alpha Condé

Les carottes sont-elles cuites pour l’opposition guinéenne ? Le Chef de l’État a-t-il la ferme assurance d’être réélu au soir d’un scrutin très controversé malgré un fichier électoral jugé corrompu et une administration électorale en sa faveur ?
Face à l’enjeu extrêmement délicat de la présidentielle du 18 octobre prochain, la question de la participation des candidats d’opposition est un choix politique et une option personnelle, loin d’un quelconque fondement émotionnellement collectif . Participer ou pas, c’est la cuisine interne de chaque formation politique, malgré les conditions moins favorables pour tout compétiteur face à un pouvoir annoncé vainqueur avant l’heure.
Mais à voir de près et à analyser en profondeur, rien n’est encore gagné d’avance pour le sortant Alpha Condé. Le système semble être biaisé certes, mais le candidat du RPG-Arc-En-Ciel se heurte à un obstacle assez redoutable qui pourrait mettre en échec tout dessein politique envisagé. C’est la problématique de ses soutiens politiques ou alliés de circonstances.
Les législatives dernières ont montré toutes les insuffisances des soutiens, malgré le boycott observé par les ténors de l’opposition, le parti au pouvoir a essuyé des chaudes sueurs surtout dans des zones où aucun pronostic de violence n’était possible. C’est le cas de la région forestière et quelques endroits de la basse-côte.
Le défi le plus important pour le régime sortant n’est pas sa réélection mais, le taux de participation pour s’offrir une légitimité confortable loin des résultats à la soviétique, différents de la vérité des urnes.
Le plus difficile commence maintenant. Le Chef de l’État doit être fier à l’issue des résultats, d’occuper un fauteuil qu’il mérite à travers le suffrage universel dont il est crédité par le peuple votant au sens réel du terme.
L’élection du 18 octobre ne doit pas être un simple formulaire à remplir mais une réalité démocratique, ouverte et sincère avec un arbitrage libre de la communauté internationale.
Pour ma part, si toutes les conditions d’une élection libre et ouverte sont remplies, l’opposition ne devrait pas avoir peur de participer au scrutin avec la garantie de police électorale des nations-unies et autres organismes indépendants. C’est bien possible pour l’opposition de faire mordre le sable au Candidat Condé dans les urnes avec un maximum de supervision étrangère.
Le premier échec de sieur Condé est ses soutiens. N’eût-été l’engagement à fond et à bloc de quelques-uns, le RPG-Arc-En-Ciel allait laisser nombre de ses plumes aux législatives passées.
Tout refus de participer au scrutin serait politiquement suicidaire. Refaire la bêtise du boycott des législatives serait l’occasion d’enterrer définitivement la vieille classe politique traditionnelle dont l’âge de la retraite avance à grand pas.
La stratégie de l’opposition consistera à mieux s’organiser et s’assurer de toutes les garanties d’un scrutin sous haute surveillance étrangère. Le contraire, sera une auto-élimination du jeu politique ou d’un repos définitif.
La peur habite tous les deux camps y compris Alpha Condé lui-même qui est pourtant annoncé vainqueur avant match.
Et l’opposition gagnera beaucoup plus en participant à l’élection pour ne pas  la reconnaître qu’au boycott. Et le candidat sortant doit plus craindre de ses alliés sans effet qu’à la question de participation ou pas de ses opposants.
Les deux bords ont tous besoin d’une prudence maximale. Ils ont tous deux besoin de compter sur l’arbitrage du peuple que de tenir compte du jugement de qui gagne sur papier ou de qui perd techniquement parlant.
Rien n’est gagné ou perdu d’avance. A chaque bord d’affûter ses armes. La surprise est bien possible mais avec un travail plus profond qu’on ne l’imagine.
A bon entendeur, salut !
Par Habib Marouane Camara,  Journaliste-Chroniqueur.

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