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Prisonniers politiques: la grosse épine dans le pied d’Alpha Condé !

Depuis la présidentielle controversée d’octobre dernier qui a donné Alpha Condé vainqueur,
plusieurs militants de l’opposition sont incarcérés dans les différentes prisons de la
Guinée. Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent régulièrement les
conditions de détention des personnes incarcérées.

En février dernier, le président guinéen Alpha Condé niait l’existence de prisonniers politiques en
Guinée alors qu’au même moment plusieurs organisations internationales de défense des droits de
l’Homme et certains pays dont la France ont tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de détention
des opposants. « La Guinée a fait d’énormes progrès sur le plan des droits humains, mais on continue
à la considérer comme avant. Des pays qu’on dit démocratiques en Afrique, ils mettent leurs opposants en prison. Nous, on n’a jamais mis d’opposants en prison. Les gens qui sont en prison ne sont pas des hommes politiques malgré la campagne », avait déclaré Alpha Condé.

Au moins 400 prisonniers politiques détenus dans des conditions inhumaines Les avocats de la défense dénombrent plus de 400 détenus politiques dans le pays. Parmi eux, il y a Ousmane Gaoual Diallo, Ibrahima Chérif Bah, Abdoulaye Diallo, Mamadou Cellou Baldé, Mamady Condé dit Madic 100 Frontières, ou encore Ismaël Condé, tous des cadres du principal parti de de l’opposition, dirigé par Cellou Dalein Diallo, l’Union des forces démocratiques de la Guinée (UFDG), ainsi que Etienne Soropogui, un de ses alliés, Oumar Sylla dit Foniké Menguè, et Souleymane Condé du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). La plupart des détenus sont poursuivis pour « fabrication, acquisition, stockage, détention, usage d’armes légères, de guerre, détention de munitions, menaces, association de malfaiteurs ».

Les autorités sommées de faire la lumière sur la mort de plusieurs détenus Certains des détenus politiques ont trouvé la mort en détention provisoire à la Maison centrale de Conakry. C’est le cas de Mamadou Oury Barry, âgé de 21 ans, décédé en prison le samedi 16 janvier dernier des suites d’une maladie. Roger Bamba, 40 ans, est décédé lui aussi dans les mêmes conditions pour faute de soins appropriés. « Les autorités guinéennes doivent faire la lumière sur les conditions de la mort en détention d’au moins quatre personnes et mettre fin à la vague d’arrestation ciblant depuis la publication des résultats de l’élection présidentielle d’octobre, au moins 400 militants de l’opposition et de membres de la société civile dans tout le pays », avait dénoncé Amnesty International dans un article publié sur son site.

L’ONG internationale regrette la mort en détention des opposants dont la plupart sont militants du parti politique l’UFDG de Cellou Dalein Diallo. « En deux mois, quatre personnes dont trois militants ou sympathisants de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, opposition), sont mortes pendant leur détention provisoire à la prison centrale de Conakry la capitale. Elles ont été arrêtées dans le cadre de la contestation du référendum constitutionnel et des résultats de l’élection présidentielle en mars et octobre derniers ».

L’ONG Américaine Human Rights Watch (HRW) est revenue le 17 mars dernier sur les mêmes conclusions et a dénoncé également les conditions de détention des prisonniers politiques. « Human Rights Watch a appelé l’ONU et l’Union africaine, y compris le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et le Rapporteur spécial de l’UA sur les prisons et les conditions de détention, à fournir une assistance technique et autre dans le cadre de l’enquête guinéenne, ou de mener leurs propres enquêtes si les autorités guinéennes n’agissent pas. »

Détenus atteints du COVID19
La situation sanitaire des détenus se dégrade tous les jours. En plus des pathologies dont souffraient
déjà les prisonniers, plusieurs d’entre eux sont atteints du Covid-19. Ousmane Gaoual, Ismael Condé
et Almamy Aguibou ont été testés positifs. Ils seraient en traitement au Centre de traitement épidémiologique de la prison centrale. La cellule de Communication du Front national pour la défense de la Constitution ( FNDC)  a annoncé ce dimanche 21 mars, la guérison au COVID d’un de ses membres détenus à la Maison centrale de Conakry, Foniké Menguè qui avait contracté la maladie. « Un test Covid-19, effectué sur Oumar Sylla Fonikè Manguè, les derniers jours, s’est révélé négatif pour le responsable de la mobilisation du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

Le camarade Oumar Sylla est sorti du centre de traitement épidémiologique de la maison centrale dans l’après-midi de ce dimanche 21 mars 2021 », s’est réjoui le FNDC dans un communiqué. Et de marteler : « Détenu injustement sur la base des fausses accusations depuis plusieurs mois, le camarade Fonikè avait été testé positif et isolé le 10 mars 2021, avec plusieurs autres prisonniers politiques. La coordination nationale du FNDC salue le courage des détenus politiques de M. Alpha Condé, qui malgré les épreuves qui leur sont imposées continuent à tenir bon ».

Le président guinéen Alpha Condé

 Instruction du président Condé
Le vendredi dernier, le ministère de la Justice et garde des Sceaux s’est fendu d’un communiqué pour faire la lumière sur les cas des détenus politiques en Guinée, annonçant de nouvelles mesures sur la prise en charge médicale des prisonniers. « Un personnel qualifié suit régulièrement tous les détenus
et s’inquiète de leur état de santé au quotidien.

Ce collège médical, dûment assermenté procède à des hospitalisations dirigées par les services pénitentiaux. Il en a été ainsi pour plusieurs cas […] Le Chef de l’Etat a recommandé pour les détenus qui le souhaitent, soient suivis tous les jours par leurs médecins traitants », selon le ministre de la Justice Mory Doumbouya, précisant que « les procès attendus se tiendront rapidement dans le respect des droits des détenus et de l’indépendance de la justice. Tous les détenus pour les infractions à la loi et divers délits sont traités dans le respect de leurs droits fondamentaux et de la dignité humaine ».  Des propos du ministre bien loin de la réalité puisque les détenus politiques continuent de mourir en prison faute de soins.

Barry Mamadou Sarifou

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