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Repositionnement de la Planification familiale en Afrique de l’Ouest : les suggestions de Dr Cheick Touré à l’atelier régional de Cotonou

Avec le soutien financier de la Fondation William and Flora Hewlett et du Royaume des Pays-Bas, la Coalition régionale des organisations de la Société civile, à travers l’initiative CS4FP plus, a organisé un atelier de partage d’expérience du 25 au 29 novembre 2019 à Cotonou au Bénin sur financement de Intrahealth International.

L’atelier régional de partage d’expérience sur l’engagement de la Société civile dans le repositionnement de la Planification Familiale en Afrique de l’Ouest vise à renforcer les capacités des Organisations de la société civile (OSC) engagées pour le repositionnement de la planification familiale en Afrique de l’Ouest, sous l’appellation d’Initiative CS4FP plus. Depuis 2012, Intrahealth International soutient l’activité.

Cette année, cet atelier inter-pays a été organisé en marge de la Réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou. Il contribue au renforcement des capacités de la Société civile engagée pour le repositionnement de la PF dans les pays du partenariat de Ouagadougou (PO) à travers des échanges et partages d’expériences, des résultats et des leçons apprises afin de relever les défis majeurs et se projeter sur l’année suivante.

Cette année, « l’atelier revêt un caractère particulier », explique Dr Cheick Touré, directeur-associé pour l’Afrique de l’Ouest de Intrahealth International.  « L’heure du bilan a sonné. Le compte à rebours pour 2020 est déjà lancé. C’est le lieu de faire une analyse critique sans complaisance de la contribution de la Société civile à l’atteinte des objectifs par nos pays dans le cadre du partenariat et c’est le lieu de célébrer aussi nos réussites », ajoute Dr Touré.

Au titre des réussites, Dr Touré cite la mise en place de Coalitions de la Société civile, la formation et l’engagement des leaders religieux et coutumiers en faveur de la Planification familiale, la mise en place d’une stratégie Jeunes : JA, ECS, SAJ.

« Il y a eu aussi des activités de plaidoyer qui ont abouti à des réductions importantes de prix des méthodes contraceptives, dans certains pays à la gratuité totale, la mise en place des stratégies innovantes visant la démédicalisation de l’offre des services de PF.»

Mais en dépit de ces résultats, le chemin à parcourir reste très long. « Notre région reste encore loin derrière les autres parties du monde en termes de prévalence et de besoins non satisfaits en matière de contraception, commente Dr TouréEn dépit des avancées notables dans certains pays, notre région demeure malheureusement, force est de le constater, la région du monde où les taux de prévalence contraceptive sont les plus faibles et les taux de mortalité maternelle, les plus élevées ».

Le défi est énorme

A Ouagadougou, les experts ont « imaginé un avenir dans lequel chaque grossesse est voulue, parce que toutes les femmes et toutes les jeunes filles jouissent d’une autonomie pour prendre des décisions concernant leur propre corps et peuvent choisir si elles veulent des enfants, quand et avec qui ». Ils ont également évoqué « un monde dans lequel aucune femme ne meurt en donnant la vie ».

9 ans après ce diagnostic, ils s’accordent sur le fait qu’il y a « encore un long chemin à parcourir, trop de femmes continuent à être laissées pour compte et incapables de jouir de leurs droits. Des Milliers de femmes et de filles dans notre région veulent retarder ou prévenir la grossesse, mais n’en ont pas les moyens. Et, ce sont les femmes et les filles les plus pauvres, les membres des communautés rurales et marginalisées, et les personnes vivant avec un handicap, qui font face aux plus grandes lacunes des services ».

Face à cette situation, Dr Touré sonne l’alerte en ces termes de défi à relever partout et dans chacun des pays du Partenariat de Ouagadougou: « Il est temps d’agir maintenant, de toute urgence, pour faire en sorte que chaque femme et chaque fille puisse exercer ses droits ».

A Cotonou, un accent particulier a été mis sur l’agenda de l’après-2020. Parce que tous les pays sont à des niveaux différents en termes de résultats. Et les fondations sont en place partout : volonté politique, vision claire, objectifs stratégiques bien définis, plan d’action national budgétisé et surtout une meilleure coordination des intervenants.

Dr Touré suggère de diversifier et utiliser efficacement les financements à travers la mobilisation des ressources nationales, augmenter les effectifs et assurer une répartition équitable des ressources humaines en santé dans chaque pays. Il recommande aussi l’implication du secteur privé, acteur clé dans le Partenariat de Ouagadougou pour la mobilisation des ressources, l’offre des services et le renforcement des capacités des prestataires.

Dr Cheikh Touré appelle à un renforcement des stratégies d’autonomisation des femmes et des filles ainsi qu’à un engagement des hommes dans les communautés en plus du maintien de l’engagement des champions pour la PF qui sont les jeunes et adolescents, les leaders religieux et traditionnels.

Par Kadiatou Thierno Diallo

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