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Souleymane Condé, coordinateur du Fndc aux Etats-Unis Ce lundi, « il ne s’agit pas (seulement) de s’indigner, mais de se battre »

Souleymane Condé est le coordinateur du Fndc Etats-Unis. Il évolue dans la politique depuis 2009 en qualité de membre du Front uni pour la démocratie et le développement (Fudec) alors dirigé par l’ancien ministre des Affaires étrangères François Fall. Diplômé en gestion à l’université de Sonfonia en 2017, spécialisé en leadership et changement à l’université de Massachusetts à Boston où il travaille dans un cabinet de consulting, le quadra se prononce sur l’appel à manifester ce 20 juillet.

Le Populaire: Avec quel état d’esprit accueillez-vous l’appel à manifester le 20 juillet ?
Souleymane Condé: Vous savez, le Fndc n’a que la rue comme moyen de pression face à l’injustice, au déni démocratie et de l’état de droit en Guinée. Nous accueillons cet appel à manifester du Fndc dans un état d’esprit serein et combattif. Le Fndc est une organisation structurée, et respectueuse des lois de la République. Donc, chaque action posée est murie, étalée et bien sûr en adéquation avec les règles et principes d’un Etat de droit ; contrairement à ce que fait le pouvoir en place.

Etes-vous convaincu que cela va contraindre le régime Condé à respecter les principes démocratiques ?
Pour faire respecter les principes démocratiques en Guinée, c’est simple. Il faut continuer la lutte. Les choses ne s’acquièrent pas si facilement dans ce monde. C’est aux prix des sacrifices que les peuples opprimés obtiennent toujours un gain de cause dans leurs luttes. La lutte pour la bonne cause, pour la justice, et pour la bonne gouvernance sont des luttes perpétuelles sans fin qui continueront tant qu’il y aura l’injustice, l’inégalité, du non-respect des règles démocratiques, et bien évidemment la violation des droits fondamentaux.

Nous devons avoir à l’idée que le combat que nous menons est un combat pour les futures générations. La date du 18 octobre 2020 proposée par la Ceni pour l’organisation des élections présidentielles est une farce. Une irresponsabilité du président de la Ceni  et de tous les commissaires y compris ceux de l’opposition. Cette Ceni devrait avoir honte. La Ceni devrait être particulièrement une institution garante de la paix et de la stabilité en Guinée, mais malheureusement, elle joue le rôle inverse de ses principes et de ses valeurs. Pour un petit rappel de l’histoire, Il est important de rappeler que les CENI ont été proposées dans les pays où le ministère d’administration du territoire qui y travaillent ne peuvent être impartiaux dans le processus électoral. Est-ce qu’il est possible de labourer, semer, récolter et manger le même jour ? C’est ce que cette Ceni d’Alpha Condé essaie de faire. La Guinée d’aujourd’hui est un pays orphelin. Un pays où les valeurs sont inversées à tous les niveaux.

Souleymane Condé est un jeune passionné de la lecture

Notre pays la Guinée connait aujourd’hui un tsunami politique sans précédent. À la jeune génération, tout n’est pas perdu. Nous avons des ressources humaines capables de relever les défis auxquels notre pays est confronté. Je dis aux Guinéens intègres, responsables, patriotes de toutes obédiences sociales et politiques confondues; levez-vous ! Il ne s’agit pas de s’indigner, mais de se réveiller et de se battre comme nous le faisons aujourd’hui sans moyens financiers, ni matériels, mais avec le  cœur, l’envie et le refus de la compromission. L’avenir de la Guinée ne se trouve pas à Washington, à Pékin, ou en Europe; il se trouve en Guinée et dans nos mains. J’en appelle à un sursaut national pour qu’ensemble nous puissions vaincre le spectre de la division ethnique, du déracinement de la démocratie et de la confiscation de nos droits fondamentaux. La menace d’un retour en arrière est présente, palpable; nous ne devrons pas nous résigner sinon, nous serons encore confrontés aux démons de notre passé. Il appartient à notre génération, la jeune génération, qui a connu et qui vit d’ailleurs la division de la Guinée sur le plan social et politique, de transmettre des valeurs républicaines à nos enfants pour qu’ils ne tombent pas dans le nihilisme.

De votre point de vue, Alpha Condé donne-t-il des signes qu’il tiendra vaille que vaille les élections le 18 octobre ?
Je pense que le président Alpha Condé a deux choix à faire: partir aux élections présidentielles avec sa mouvance et continuer à s’enfoncer, à s’isoler jusqu’à la chute de son pouvoir, qui, à mon avis n’est pas très loin, ou mettre la balle à terre pour avoir une fin de pouvoir plus au moins honorable en allant au dialogue sous l’égide de la communauté internationale et la Cedeao comme garante du respect des accords issus de ce dialogue. Car, nous savons tous dans ce pays que ce régime n’excelle que dans le non-respect des accords et promesses qu’il tient.

Réalisée par Ahmed Tidiane Diallo

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