Leurs maisons ont été démolies en février 2019. Nombre d’entre eux ont vu la scolarité de leurs enfants perturbée. Leur train de vie restreint. Leurs mobiliers et leurs effets personnels endommagés dans les dégâts. Mais leurs «cœurs» et leurs «esprits» sont «encore intacts pour mener le combat» de la survie.
Ils avaient porté plainte contre l’Etat devant le Tribunal de première instance de Dixinn, mais l’opération lancée le mercredi 20 février 2019 dans le cadre du Schéma directeur de Conakry vision 2040 s’est poursuivie sans discontinuer à Kaporo-rails, Kipé2 et Dimesse. Sans attendre le verdict du tribunal annoncé le 1er mars 2019, l’Etat a fait cocher les bâtiments à casser le 22 février à 10h et donné l’ordre de démolir trente minutes après.
La casse a lieu alors que les victimes avaient également interjeté appel du jugement. Dans ces circonstances, le 11 avril 2019, l’Etat organise une cérémonie au ministère en charge de l’Unité nationale et de la citoyenneté dans le but de rendre public un Mémorandum sur la situation des domaines réservés en cours de récupération dans lequel il est mentionné qu’une équipe d’enquêteurs a été déployée auprès des déguerpis.
Cela irrite la colère du Collectif qui motive son refus d’assister à l’événement par le fait qu’il n’ait été « associé ni de près ni de loin à ce travail» contenu dans ledit Mémorandum. Le 24 mars prochain, les membres du Collectif des victimes du déguerpissement forcé de Kaporo-rails Kipé2 et Dimesse auront l’oreille sur tout ce qui se dira devant la Cour de justice de la Cedeao à Abuja où ils ont porté plainte contre l’Etat guinéen pour violation des droits humains.
Par Djenabou Condé
