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Violation des droits humains en Guinée : Le parti au pouvoir en colère contre Amnesty international

Le parti au pouvoir est très furieux contre Amnesty international qui a publié, mercredi 8 avril, un rapport accablant les autorités guinéennes en matière de violation des droits humains.

Dans un document de 64 pages sur la situation des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest et du Centre, Amnesty international souligne qu’en 2019, la Guinée a été marquée par des tensions politiques à l’approche des élections législatives et référendaires dans le pays. «Les forces de sécurité ont eu recours à une force excessive pour disperser des manifestants en faveur de la démocratie. Des journalistes, des défenseurs des droits humains et d’autres personnes qui s’étaient exprimées contre le gouvernement ont été arrêtés arbitrairement. Les prisons demeuraient surpeuplées et l’impunité était général» notre le rapport.

Sur le plan législatif, l’ONG de protection et de promotion des droits humains a rappelé l’adoption d’une loi sur l’usage des armes par la gendarmerie ainsi que celle portant prévention et répression du terrorisme «pour justifier le recours à la force lors des manifestations».

Crédibilité…

A la lecture de ce rapport, Souleymane Kéita, conseiller à la Présidence chargé de mission accuse Amnesty  international d’avoir perdu sa crédibilité d’antan.  «Lorsqu’on doit faire un bon travail, ça doit être impartial, prendre en compte les avis des toutes les parties avant de se prononcer. Il ne s’agit pas de venir interviewer une composante du grand ensemble et sortir un rapport comme étant la réalité nationale. Je pense que cette façon de travailler, c’est prétentieux. Les violences sont certes arrivées pendant ces élections. Mais, on sait tous comment cela a été commandité, par endroits. Une structure comme Amnesty international, avec sa crédibilité d’antan, devrait travailler de manière impartiale pour que le rapport tienne compte des avis de l’ensemble des acteurs. En mon sens, ce travail n’a pas été bien fait».

Aucun opposant en prison…

Depuis l’accession d’Alpha Condé au pouvoir, soutient Souleymane Kéita,  beaucoup d’efforts ont été fournis en termes de respect des libertés fondamentales. «En Guinée, il n’y a aucun journaliste, ni aucun opposant en prison, contrairement à certains pays d’Afrique dont les noms ne figurent pas dans ce rapport. Et puis, com-bien de gendarmes et policiers blessés et lynchés par les manifestants souvent armés, mais qu’on en parle pas. Je pense qu’on doit faire un peu de sérieux lorsqu’on doit faire un rapport».

Et le chef de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, de renchérir: «Ce qui m’étonne dans les rapports de ces ONG, c’est que rien ne vient de l’opposition. Je n’ai jamais vu un rapport qui condamne qu’on incendie un poste de police, qu’on incendie des bâtiments publics, qu’on incendie des logements de personnes civiles ou qu’on aille même jusqu’à vouloir sauter dans un quartier populeux une station d’essence avec un véhicule bourré d’explosifs». «Mais tout ça, à leurs yeux, ce ne sont pas des violences, c’est des choses normales. Je ne peux pas comprendre aussi qu’on ne puisse rien dire quand on arrête des gens avec des armes de guerre, des armes à feu qui tirent», fustige le parlementaire Camara.

En novembre 2019, le gouvernement guinéen avait demandé à Amnesty international d’apporter des preuves de ses allégations lorsque l’Ong a publié un rapport intitulé «Guinée: les voyants au rouge pour les droits humains a l’approche de l’élection présidentielle», dans lequel Amnesty avait documenté au moins 70 morts depuis 2015 dans des manifestations.

Par Le Populaire

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