Lorsque l’ancien président de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo est rentré au pays le jeudi 17 juin 2021 au terme de 10 ans d’absence, dans la capitale burkinabè où est maintenu l’ancien président guinéen Moussa Dadis Camara, l’espoir d’un retour à Conakry renait.
Mais les pro-Dadis ne comprennent toujours pas les raisons qui poussent les autorités actuelles de la Guinée à maintenir l’ex-chef de la junte au Burkina Faso alors qu’un procès devrait être ouvert depuis des années pour lui permettre de s’expliquer devant la justice sur sa responsabilité présumée dans le massacre du 28 septembre 2009 ayant fait une centaine de morts, des portés disparus, des violées et des mutilés à vie. Si Gbagbo avait été arrêté en avril 2011 au fort moment de la crise postélectorale qui a duré cinq mois et fait 3.000 morts, Dadis, a, quant à lui, été écarté du pouvoir après avoir reçu des soins intensifs au Maroc suites à des blessures sur la tête lors de l’affrontement avec son ancien aide de camp Aboubacar Toumba Diakité, le 3 décembre 2009 dans la caserne de Koundara rebaptisée camp Makambo Loua en hommage à l’aide de camp de Dadis tué sur les lieux.
Inculpé, pas encore jugé
A la différence de Dadis qui a été inculpé dans le dossier 28 septembre 2009, mais dont le procès se fait attendre depuis 2010, Gbagbo a été jugé et acquitté de crimes contre l’humanité en mars dernier. Aussi, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara a donné son feu vert pour son retour au pays. Gbagbo avait été emprisonné dans le quartier pénitentiaire de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Dadis est maintenu à Ouagadougou sans aucune autre forme de procès.
Par Le Populaire
