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La Guinée toujours concernée par l’excision de jeunes filles : «L’implication de l’homme est essentielle»

Toutes les fois où il a tenté d’évoquer, avec pudeur et retenue, le sujet de l’excision avec certains hommes de sa communauté, Fara Djiba, 32 ans, a toujours reçu la même réponse : « Mais c’est un problème de femme, quitte là… » Traduction : « Ne parle pas d’un sujet – le corps de la femme – qui ne te concerne pas. » Cela n’a pas pour autant empêché ce jeune homme volontaire et engagé depuis sa plus tendre enfance de s’attaquer à l’un des tabous les plus persistants.
Mais voilà qu’en Guinée, alors que les campagnes de sensibilisation se suivent depuis des décennies, la prévalence des MGF (mutilations génitales fémininies) est toujours aussi forte. 97 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi une mutilation rituelle du sexe féminin par l’ablation totale ou partielle du clitoris, parfois accompagnée de celle des petites lèvres et de la ligature des grandes lèvres.
Des pratiques qui font de ce pays d’Afrique de l’Ouest le second dans le monde après la Somalie et l’Égypte, où elle est toujours pratiquée à plus de 96 % puisque les MGF remontent au temps des pharaons, qui entendaient « purifier » les femmes de la tentation sexuelle pendant qu’ils partaient pour de longues expéditions.
Qu’importe, la parole se libère aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Pour venir en aide à sa mère, Madeleine Tolno, dite Tante Mado, sage-femme et première grande activiste des droits des femmes en Guinée, Fara a abandonné son métier d’ingénieur en eaux et forêts pour se consacrer à l’action sur le terrain depuis cinq ans. Régulièrement traqué et accusé d’être un « traître », il a pris la tête de l’ONG d’Accompagnement des forces d’actions sociocommunautaires (AFASCO) au péril de sa vie.
À ses côtés ce lundi matin dans les locaux de l’organisation Plan, Finda Iffono, 35 ans. Cette maman de deux jeunes enfants, chrétienne, est ce qu’on nommerait communément une victime de l’excision. Petites tresses fines remontées sur la tête, son regard dit tout du combat qu’elle mène durement au sein même de sa famille.
Après des études de juriste, cette femme au sourire chaleureux a décidé de travailler pour un organisme d’envergure internationale, elle postule chez Plan pour la Guinée. Aujourd’hui, elle dirige le programme « Sauvons les filles de l’excision » qui accompagne 1 040 filles dans les rites de passage sans l’excision.
La prise de parole chez chacun des acteurs, particulièrement chez les hommes, a le mérite d’abattre l’un des derniers tabous : la sexualité dans les couples. Finda et Djiba se sont confiés au Point Afrique. (In Le Point)

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