Un pas décisif vers l’unification du secteur minier en Guinée a été franchi jeudi 4 avril 2024 avec la signature d’un accord de partenariat entre la Fédération patronale des mines (FEPAMINES) et la Chambre des mines, sous l’égide de la CGE-GUI.
La cérémonie de signature, qui s’est déroulée dans un hôtel de Conakry, a réuni des acteurs clés du secteur minier ainsi que des représentants de fédérations patronales. Ce protocole d’accord marque un tournant majeur dans l’histoire économique du pays, promettant une coopération renforcée et une croissance durable. Le Vice-président chargé de la gouvernance de la CGE-GUI (Confédération Générale des Entreprises de Guinée) a souligné l’importance de cette rencontre.
Affirmant qu’elle témoignait de l’engagement en faveur de l’unification du patronat guinéen, conformément à l’appel du président de la République. La rencontre a permis d’avoir un résumé succinct du parcours du patronat depuis l’appel à l’unification du président de la République jusqu’à la signature des accords permettant de mettre en place un patronat unifié.
Il y a eu la mise en place d’un bureau exécutif provisoire afin d’aller à l’unification des fédérations patronales issues des patronats dissous. La volonté des quatre patronats d’aller vers leur autodissolution au profit de la CGE-GUI a conduit toutes les fédérations patronales à émer-ger vers ce patronat unifié et en être membres. Donc, l’objectif pour nous, c’est d’aller dans la deuxième étape qui consiste à tenir une assemblée constitutive pour valider les statuts, le règlement intérieur, le code d’éthique et de déontologie », précise le Vice-président en charge de la gouvernance au sein de la CGE-GUI, Elhadj Mohamed Habib Hann.
Alliance stratégique
Il a exprimé sa satisfaction devant cette alliance stratégique, soulignant le rôle crucial du secteur minier dans la création d’emplois et le développement économique. Il a également salué l’intégration réussie de tous les acteurs miniers au sein de la FEPAMINES, un pas essentiel vers la consolidation du secteur.
«Voir des entités aussi importantes du secteur minier s’unifier; la Chambre des mines avec toute sa composante, vecteur de croissance, qui crée de l’emploi et développe le contenu local, qui permet de développer des PME, s’affilie par des accords avec la FEPAMINES », c’est essentiel et primordial s’est réjoui M. Hann.
Le vice-président de la CGE-GUI a mis en lumière le potentiel minier exceptionnel de la Guinée, tout en appelant à un plus grand engagement des entrepreneurs guinéens pour stimuler le développement du secteur. « Il faudrait bien qu’il y ait des promoteurs guinéens à travers la CGE-GUI et ses sociétés fédérées, pour pouvoir émerger et être le sillon du développement du secteur minier », renchérit-il.
- Hann a assuré que cette démarche en faveur de l’unification ne serait pas la dernière, soulignant l’importance de promouvoir l’inclusion et la participation de l’ensemble du secteur privé guinéen. « La démarche d’aujourd’hui envers les mines ne sera pas la dernière. Elle va évoluer au niveau de tous les secteurs de façon à prôner l’unification, l’inclusion et la participation de tout le secteur privé guinéen »,souligne le Vice-président Hann.
En outre, des plans ont été évoqués pour la tenue d’une assemblée constitutive visant à valider les statuts et règlements, ainsi qu’à élire un organe de gestion pour superviser cette nouvelle entité unifiée.
«Est-ce que nous allons aller à une assemblée générale parce que, quelqu’un le veut ?, non!»
Le Président du Conseil d’administration de la Chambre des Mines de Guinée, Ismaël Diakité a salué la tenue de cet événement. En s’adressant à l’assemblée, il a salué la sagacité du Vice-président Hann en déclarant : «Vous avez à la fois, la sagesse et l’expérience de nous mettre ensemble et de nous défendre».
Aussi, ajoute-il, pour ce qui est de la CGE-GUI, «chacun va trouver le critère qu’il faut, mais il faudra que nous passions par les élections. Nous n’allons pas nous mettre ensemble pour des questions de personne. Mais nous allons nous mettre ensemble pour nos sociétés et pour nos organisations professionnelles et nos fédérations. Donc, il n’y a pas de question de personne. Il y a des questions d’organisation. Il y a des questions d’intérêts matériels et de responsabilité sociétale.»
Pour ce qui est de l’accord historique entre la FEPAMINES et la Chambre Nationale des Mines, M. Diakité explique que c’est l’intérêt supérieur de la Guinée qui compte.
«Je viens de prendre connaissance avec mon frère Bouna Keita, de la dynamique qui existe au niveau de la FEPAMINES. J’ai pris également connaissance auprès du Vice-président Elhadj Hann de la dynamique qui existe au niveau de certaines fédérations. Est-ce que nous allons aller à une assemblée générale parce que, quelqu’un le veut ?, non! On va aller là-bas parce qu’on pense qu’en allant là-bas, on va être écouté; parce qu’on va avoir une voix qui va porter et qui va compter. Si notre compte n’y est pas, notre motivation sera faible. Or, on parle de la République de Guinée et de son secteur privé.»
Ces précisions ont été très bien accueillies par l’auditoire.
«Nous demandons au gouvernement de faire une grande ouverture.»
Après la signature de l’accord, Elhadj Bouna Keita, président de la FEPAMINES, a lancé un appel au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, pour un soutien accru au secteur minier. Il a souligné l’importance de faciliter l’accès aux permis d’exploitation afin de dynamiser l’économie et de favoriser la création de richesses pour le pays.
Elhadj Keita exprime ses remerciements au président du Conseil d’administration de la Chambre des mines et au Vice-président de la CGE-GUI pour avoir « organisé cette rencontre en vue de nous mettre ensemble», se réjouit Elhadj Bouna Keita.
«Nous avons tout en Guinée. Donc, nous devons nous donner la main. Aujourd’hui, le secteur minier dort. Il ne fonctionne pas, parce que les permis ne sont pas signés, ils ne sont pas renouvelés. Nous demandons au gouvernement de faire une grande ouverture. Dans ce processus, il y a entre autres les transports et autres. L’économie guinéenne est fermée parce que le secteur minier est fermé », lance Elhadj Keita.
Et pour boucler la boucle, Elhadj Hann, a rassuré tout le monde quand il a déclaré: «Il y a eu la mise en place d’un bureau exécutif provisoire afin d’aller à l’unification des fédérations patronales issues des patronats dissous. La volonté des quatre patronats d’aller vers leur autodissolution au profit de la CGE-GUI, a conduit toutes les fédérations patronales à émerger vers ce patronat unifié et en être membres. Donc, l’objectif pour nous, c’est d’aller dans la deuxième étape qui consiste à tenir une assemblée constitutive pour valider les statuts, le règlement intérieur, le code d’éthique et de déontologie.»
Cet accord historique ouvre la voie à une collaboration plus étroite entre les différents acteurs du secteur minier en Guinée. Il incarne une vision commune d’un développement économique durable et d’une prospérité partagée pour tous les Guinéens.
Par Sambégou Diallo
