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Le colonel Claude Pivi reste introuvable

Malgré les recherches engagées par les forces de défense et de sécurité, le célèbre détenu qui s’est évadé de la prison de Coronthie le 4 novembre 2023 (en compagnie de autres trois détenus: le capitaine Moussa Dadis Camara, le colonel Blaise Goumou et le colonel Moussa Thiègboro Camara, qui ont fini par être retrouvés et réincarcérés le même jour), reste introuvable. Le Colonel Claude Pivi fait partie des inculpés de 2013 actuellement jugés par le tribunal criminel de Dixinn pour leur rôle présumé dans le massacre des opposants au stade du 28 septembre 2009 et jours suivants à Conakry.

Pendant que le procès des événements du 28 septembre 2009, ouvert il y a plus d’un an,  se poursuit devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, le colonel Claude Pivi s’est évadé de sa détention à la Maison centrale de Coronthie le 4 novembre 2023 entre 3 heures et 4 heures du matin. Selon de bonnes sources, il était en compagnie de trois de ses codétenus que sont: le capitaine Moussa Dadis Camara, le colonel Blaise Goumou et le colonel Moussa Thiègboro Camara. Ces derniers ont été rattrapés et réintégrés au cachot le même jour.

Seul le Colonel Pivi reste introuvable. Il est activement recherché.

L’unité de commando de six hommes, portant des vestons traditionnels bardés de gris-gris, à l’origine de son exfiltration, serait dirigée par son fils aîné, le sergent Verny Pivi, radié de l’armée pour des faits de banditisme en 2011. S’agit-il effectivement de lui ou d’une fausse alerte ? Aux dires du ministre Ousmane Gaoual Diallo, Porte-parole du gouvernement, «il est évident que ce commando était conduit par le fils» de Pivi.

Toujours est-il que, le communiqué du Parquet général près la Cour d’appel de Conakry, publié le lundi 6 novembre 2023, indique que l’enquête établi autour de ces événements tragiques «survenus à la Maison Centrale de Conakry au cours de la nuit du 3 au 4 novembre 2023» fait était de 9 morts. Dans ce communiqué signé par le Procureur général Yamoussa Conté dénombre à ce jour 6 blessés par armes à feu. Il précise que ces victimes sont hospitalisées au CHU de Don-ka, dans la commune de Dixinn.

Les trois radiés

Face à la gravité de la situation, un décret est publié le dimanche 5 novembre dans la soirée pour mettre fin à l’appartenance de trois officiers des effectifs des forces armées guinéennes. Il s’agit du fugitif colonel Claude Pivi, matricule : 15516G du Bataillon autonome des troupes aéroportées, et des deux colonels remis en prison que sont: Moussa Tiégboro Camara, matricule 19118G de l’Ecole militaire inter-armée et Blaise Goumou, matricule 19214G de la Brigade de gendarmerie de Dubréka.

L’enquête suit son cours

Du côté des avocats du Colonel Pivi, on apprend que le fugitif  serait lui-même une «victime» d’une exfiltration perpétrée par «un commando composé de militaires». Cette version contredit celle du Porte-parole du gouvernement, selon laquelle l’attaque de la Maison centrale a été conduite par le fils du fugitif.

Sans faire de commentaire, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright, salue le courage des membres des Forces de défense et de sécurité pour avoir ramené les évadés à la Maison centrale.

  1. Wright assure que seule l’enquête«couverte du sceau du secret», dévoilera«l’identité de ces assaillants». Ainsi donc, l’enquête suit son cours normal. La traque du Colonel Pivi et des membres du commando déclenchée le 4 novembre 2023 se poursuit sur toute l’étendue du territoire national.

Le fugitif

Le colonel Claude Pivi est un militaire qui a fait son baptême de feu lors de la lutte contre les groupes rebelles armés au Liberia et en Sierra Leone. Il a joué un rôle important dans l’avènement du régime du Cndd (Conseil national pour la démocratie et le développement) à la mort du général Lansana Conté en décembre 2008.

En récompense, il est nommé ministre chargé de la Garde présidentielle. Officiellement, il gère ce portefeuille sous les régimes du capitaine Moussa Dadis Camara (de décembre 2008 à décembre 2009) et du général Sékouba Konaté (de janvier à décembre 2010). Sous le régime civile issu des élections de 2010, le Colonel Pivi est membre de l’équipe de protection rapprochée du Chef de l’Etat, le professeur Alpha Condé.

A ce titre,  le redoutable bras armé du nouveau régime a son bureau au palais présidentiel de Sékhoutouréya jusqu’à son inculpation le 27 juin 2013 par la justice pour son rôle présumé dans le massacre du 28 septembre 2009). Il est notamment poursuivi pour coups et blessures volontaires, viols, pillages en réunion ou en bande, incendies volontaires, meurtres, tortures, non-assistance à personnes en danger et complicité. Selon les enquêteurs de l’Onu, «156 personnes ont été tuées et 109 femmes abusées». Le fugitif fait partie des onze principaux accusés présentés à l’ouverture du procès le mercredi 28 septembre 2022.

Par Diallo Alpha in Le Populaire du lundi 6 novembre 2023

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