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Se faire confiance, c’est être le propre artisan de sa réussite (M’Mah Camara, journaliste)

Journaliste reporter d’images pour l’agence de presse africaine (APA news) et présidente de l’Association de la presse étrangère en Côte d’Ivoire (APE CI), M’Mah Camara est en activité depuis 2003. Elle collabore, notamment avec Apanews, Radio Canada,  TF1, Vox Africa, Africanews, Al Jazeera, Bein Sport, VOA Afrique et Ubiznews. Interview.

Le parcours est souvent tortueux, semble-t-il. Dites-nous, comment êtes-vous devenue journaliste reporter d’images?

M’Mah Camara: Rien de spécial, juste quelques parchemins glanés çà et là pour donner une sérieuse orientation à mes ambitions. Avant de parler de parcours, je suis diplômée d’un BTS en gestion Commerciale, puis titulaire de deux masters en marketing management, et en communication option journalisme d’investigation. J’ai débuté mon expérience dans le Cinéma en tant que Réalisatrice de cinéma avec Arrentes de Bonnalii. C’est avec lui que j’ai touché pour la première fois à une caméra et pris contact avec un banc de montage. J’ai continué mon petit chemin à la Radio avec Sidibé de Maféré pour le compte de Radio Canada dans l’émission Tam Tam d’Afrique. Ce qui m’a permis de me retrouver à Africa N1 avec Sermé Lassina, ensuite APA news, Vox Africa. A Vox Africa, j’ai été chef d’édition et rédactrice en chef du Bureau Afrique de l’ouest….

 Quel était ce regard des autres sur vous dans vos débuts ?

Vous savez, le métier de journaliste en Afrique n’est pas facile. J’ai travaillé dure pour me faire une place et le secret c’est de savoir s’approcher des ainés. Pendant trois ans je n’avais pas de salaire. Je payais mon transport pour aller faire mes productions. Ma satisfaction, c’est quand mes productions étaient diffusées. C’est vrai que je n’avais pas d’argent, mais j’étais honorée et cela a créé une confiance entre moi et les personnes que j’approchais pour mes sujets. (…) Ma galère dans mes débuts dans la presse était pour moi un investissement pour ma notoriété et mon épanouissement.

 Quels conseils pour vos jeunes sœurs qui aimeraient se lancer dans le JRI ?

Vous savez, ici en Afrique la confiance en soi est l’une des qualités les moins bien partagées et mal enseignées dans notre culture. Mais une solution existe et elle est en chaque femme, c’est d’arrêter de se dévaloriser et de manquer d’assurance, il faut oser et s’affirmer. L’investissement durable se trouve dans la stratégie de planification : plus vous êtes ambitieux, plus vous vous donnez les moyens de vous enraciner dans ce secteur. Le travail est une passion et le travail bien fait et reconnu est le premier salaire que chaque femme doit pouvoir se procurer avant les pécules de la fin du mois. Le seul parcours de combattante en tant que femme entreprenante est de pouvoir surmonter sa peur et de s’affirmer. S’affirmer, c’est se faire confiance, et se faire confiance, c’est être le propre artisan de sa réussite. Il n’y a pas mieux que vous-même pour bien sculpter votre art. Chères consœurs prenez en main votre destin et écrivez votre histoire. On ne vient pas au journalisme pour être riche mais pour être un acteur du développement. Le métier de JRI est un métier noble et il n’y a pas de honte à cela en tant que femme à le pratiquer. Ce n’est pas notre rôle d’enflammer mais de faire comprendre, prendre conscience, résoudre et apaiser. Il faut savoir être humble dans ce métier. Je vous remercie pour l’occasion que vous m’offrez pour parler aux femmes.

 Par Gordio Kane (in Le Populaire du 7 février 2022)

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