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Le régime Alpha Condé isolé : Au ban de la communauté internationale

Le régime est isolé. Il a tout mis en place pour coupler les élections législatives et le référendum le 1er mars prochain. Le Front national pour la défense de la constitution (Fndc) et les partis politiques, revigorés par le soutien des Etats-Unis et de la France, poursuivent la série de protestations lancée le 14 octobre 2019.

L’ouragan des désapprobations générale et profonde venant des pays occidentaux secoue les partisans du service après-vente du système Condé. Même l’hebdomadaire Jeune Afrique est en train de faire sa mue. En tous cas, son titre de la semaine du 16 au 22 février 2020 : « Guinée : L’épreuve de force » sous-tend un début de retour à la neutralité dans le traitement de l’actualité de ce pays dirigé par l’ami Alpha.

Et puisqu’«Allah n’est pas obligé» (titre d’un roman de l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourou-ma), le Fndc met la situation à son profit pour  accentuer la pression. Le retour d’Alpha Condé des lieux saints de l’Islam est l’occasion de passer à la vitesse supérieure. Les 19 et 20 février, le Fndc compte se faire entendre de nouveau.

Pour ce faire, il a publié des messages d’alerte. A l’endroit des exploitants de bauxite, le front a supplié les sociétés évoluant dans la Zone économique et spéciale de Boké-Boffa-Conakry de cesser toute activité pendant les deux jours de protestation.

Aux Forces de défense et de sécurité, coutumières d’actions sanglantes et de pillages pendant les événements, il a demandé de se garder désormais de violer les droits humains jusque dans les domiciles des citoyens. Les principaux partis politiques d’opposition en ont fait autant. A l’endroit de leurs militants et sympathisants, l’Ufdg et l’Ufr ont notamment appelé samedi 15 février 2020 à suivre le mot d’ordre du Fndc en ne donnant aucune chance aux fossoyeurs de la Constitution dont les noms sont listés dans un répertoire transmis aux institutions internationales.

Sur la toile, les partisans de ces deux formations (pourvoyeuses de manifestants au Fndc) ont inondé les réseaux sociaux de déclarations et prises de position des représentants des deux «poids lourds de la communauté internationale», les Etats-Unis et la France, ayant haussé le ton et réussi à trouver écho favorable chez les Eurodéputés qui, à leur tour, ont pris une résolution enfonçant le clou encore un peu plus profondément, en demandant « instamment » à leurs pays respectifs « de suspendre tout financement et de fourniture de matériel de sécurité et de répression aux forces de sécurité de Guinée » et « à tenir compte de ses propres obligations en matière de démocratie et de droits humains dans les négociations pour le renouvellement de l’accord de Cotonou ; (et) de prendre en compte toutes les considérations de cet accord dans le cas spécifique de Guinée ».

 La trouille

Les flagorneurs du régime ne s’attaquent plus vertement au Fndc et à l’opposition politique. Comme sous Mamadou Tanja au Niger, Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et Yahiya Jammeh en Gambie, ils font semblant plutôt de maitriser la situation interne et, de s’opposer à tout compromis et à toute concession concernant le procédé électoral et le projet de référendum en orientant leurs discours virulents à l’encontre des porte-voix de la Communauté internationale.

Cette posture de faucons paraît pourtant éphémère. La preuve, les tenants du système viennent de convoquer une réunion d’urgence à Sékoutouréya élargie à des ministres-prétendants à l’écharpe de député et à une brochette de sécurocrates et de banquiers.

Si cette réunion de concertation aboutit à l’abandon du projet controversé d’ici le 22 février, c’est que le vent des déclarations américano-européennes a bien flanqué la trouille dans les rangs des protecteurs du système Condé et des comparses de ses alliés russes, émiraties, turcs et maliens (ces trois pays protègent leurs business avec les ténors du pouvoir).

Au cas échéant, les Etats-Unis et l’Europe devront prendre l’option de demander à l’Organisation des nations unies (Onu) de concevoir un attelage à confier à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à travers l’Union africaine (Ua) pour aider à éviter l’embrasement en perpétration par la «clique» au pouvoir et le risque de fragilisation des fondements du Vivre-en-semble.

Ce qui ne devrait pas faire oublier un fait: Alpha Condé est un ancien opposant historique. Il incarnait l’espoir d’une démocratisation rêvée. Installé au Palais, il a érigé la corruption, l’expropriation, l’enrichissement illicite et la violence d’Etat contre une communauté, en mode de gouvernance.

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