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Double scrutin contesté en Guinée : la honte du siècle !

Amadou Diouldé Diallo, Journaliste-historien pour Guineematin. Le président Ahmed Sékou Touré disait que « l’homme est un connu inconnu et un inconnu connu » ; et Lansana Conté d’ajouter : « ne donnez jamais le pouvoir de ce pays à ceux qui ne le connaissent pas ». Ces mises en garde des deux premiers présidents de la République de Guinée sonnent comme une sorte de prémonition sur le personnage d’Alpha Condé dont les dix années de gouvernance constituent une véritable apocalypse pour notre peuple et notre pays.

Par une double personnalité dont il a seul le secret, Alpha Condé est parvenu à tromper tout le monde ici et à l’étranger sur sa vraie nature pour atteindre l’unique et seul objectif qu’il s’est fixé, à savoir présider aux destinées de la Guinée en paraissant aux yeux de tous comme un ardent défenseur des valeurs de justice, de démocratie et de respect des Droits humains.

Difficile de ne pas se laisser embarquer dans le bateau d’Alpha Condé dès lors qu’il a grandi, étudié et mené plus de 40 ans de luttes politiques en France, le pays de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme au sein de mouvements d’expression de l’émancipation des peuples africains, comme la Fédération des Etudiants Noirs en France (FEANF) dont il assura même la présidence.

Avec un tel engagement, comment pouvait-on douter un seul instant qu’Alpha Condé, une fois son appétit assouvi, allait présenter son vrai visage, celui d’un dictateur et d’un autocrate digne des staliniens, prêt à marcher sur les cadavres des guinéens dont ils pillent les ressources naturelles pour se maintenir au pouvoir laissant ébahis et ahuris tous ceux qui avaient fondé en lui de grands espoirs ?

Malheureusement, à beau chasser le naturel, il revient au galop. Le naturel chez Alpha Condé, ce sont les tueries, les enlèvements, les pillages, l’ethnocentrisme, la violence d’Etat, l’instrumentalisation de la justice, la corruption généralisée et la dévalorisation des mœurs, us et coutumes, les fausses promesses et les voyages d’affaires inutiles à travers le monde.

Elu en 2010 dans des conditions rocambolesques, Alpha Condé devait respecter l’intangibilité, en ne faisant que deux mandats, comme le stipule la Constitution. Envers et contre tout, il vient de soumettre une nouvelle constitution à référendum, couplé à des législatives avec un fichier électoral corrompu, contesté par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Africaine (UA), l’Union Européenne (UE) ainsi que la France, les Etats Unis, le Royaume Uni et l’Allemagne. Les mêmes institutions et pays viennent de dénoncer la non-crédibilité et la non-inclusivité de ces élections du 22 mars et condamnent fermement les violences dont elles furent émaillées.

Tout cela n’a pour but que de donner un 3e mandat à Alpha Condé afin qu’il continue avec son clan mafieux, et ses différentes ramifications de par le monde, à piller les ressources minières du pays et se maintenir au pouvoir jusqu’à la fin de ses jours. Pour y parvenir, Alpha Condé s’appui sur des hommes peu vertueux, spécialistes en retournements de vestes, qui ont fait leurs preuves par le passé avec le koudaïsme.

A ceux-là, viennent s’ajouter les forces de défense et de sécurité et des milices encagoulées qui sèment la terreur et la désolation dans les familles et dans les villes, dont celles du Fouta sont militarisées ; et le camp de Soronkoni, en Haute Guinée, rappelle le tristement célèbre camp Boiro. Même les lieux de culte ne sont pas épargnés à Ratoma, Labé et N’zérékoré notamment, où on dénombre plusieurs morts et blessés. Voilà le supplice imposé aux populations de la ville des 18 montagnes pour avoir refusé le 3e mandat.

Pourtant et pourtant, de ceux qu’on appela les tirailleurs sénégalais, qui offrirent leur jeunesse à la France, à la liberté, nos grands-pères et pères qui effectuèrent le voyage sous la cale des bateaux de Conakry à Marseille, de la ville Phocéenne, en Algérie et en Indochine, livrèrent bataille dans les tranchées aux Ardennes, aux Vosges, à Paris, à Sétif, à Saigon, Haiphong et Diên Biên Phu à leurs suivants immédiats, l’armée guinéenne constituait une fierté nationale.

Ceux-là, c’étaient des vrais militaires, des patriotes de surcroît, qui renoncèrent à tous leurs privilèges pour rejoindre le pays à son accession à l’indépendance, le 2 octobre 1958. C’est bien eux encore qui furent en première ligne au Katanga, en Angola, au Mozambique, en Namibie, en Afrique du Sud, en Guinée Bissau, à l’ECOMOG en Sierra Léone et au Libéria.

Des officiers, sous-officiers et hommes de rang de valeur, fondamentalement respectueux de leurs frères et sœurs à l’ancrage populaire incontestable : le Général Noumandian Kéita ; les Colonels Kaman Diaby, Lansana Conté et Idrissa Condé ; les Commandants Barry Siradiou, Kékoura Zoumanigui ; les Capitaines Abou Soumah, Diallo Thierno, Pierre Koïvogui, Lamine Sangban Kouyaté, pour ne citer que ceux-là, dont la plupart malheureusement finirent leurs jours au camp Boiro.

Voilà des références pour les membres des forces de défense et de sécurité qui se sont donné pour seule mission, la protection du dictateur Alpha Condé contre la volonté du peuple de Guinée de le voir quitter le pouvoir au terme de son deuxième et dernier mandat.

Le lot de leurs exactions sur les paisibles populations a suscité l’indignation de toute la communauté nationale et internationale qui exige des enquêtes approfondies afin de situer le degré de responsabilité de toute la chaîne de commandement pour engager des poursuites judiciaires contre les auteurs et commanditaires de ces crimes odieux.

Heureusement, les forces de résistance citoyenne, réunies au sein du FNDC, mènent courageusement la lutte et sont sur le point de la gagner grâce au soutien de tous les hommes et femmes épris de justice, de paix et de démocratie.

Aujourd’hui, Alpha Condé qui, à l’épreuve du pouvoir, a montré à la face du monde entier son vrai visage de dictateur patenté, peu soucieux de la vie humaine, fait l’objet d’une large condamnation de la communauté internationale, celle-là même dont il faisait son trophée pour intimider les guinéens en apparaissant comme un messie. Un messie en château de cartes qui s’écroule. Alpha Condé est un homme isolé au crépuscule de son règne cauchemardesque qui va libérer le vaillant peuple de Guinée.

Incroyable, mais vrai. Notre panafricaniste Alpha Condé, après avoir séjourné à Porédaka, le village natal d’Elhadj Diallo Telli, le premier secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), sans rendre visite à sa famille, voilà que ses administrateurs territoriaux viennent de mettre aux arrêts et conduire à la prison centrale de Mamou, son frère cadet, Elhadj Makka Diallo, le maire de la commune rurale de Porédaka. Nouveaux temps, nouveaux signes.

Les crimes d’Alpha Condé et de son clan mafieux ne resteront pas impunis. Force au Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).

La lutte continue.
Amadou Diouldé Diallo, Journaliste-historien pour Guineematin.com

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