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États généraux de l’Énergie : tout pour rendre le secteur de l’électricité plus efficace

Les états généraux de l’énergie de cette année ont été essentiellement consacrés au sous-secteur de l’électricité. C’est un choix objectif. Et pour cause ?

Les trois jours des états généraux de l’énergie de cette année ont été essentiellement consacrés au sous-secteur de l’électricité. C’est un choix objectif. Et pour cause ?

La vétusté du réseau de distribution, le nombre important de clients sans compteurs facturés au forfait et le faible taux de recouvrement des factures émises par EDG (Électricité de Guinée), sont à l’origine des coupures intempestives de courant en Guinée. Une situation qui provoque parfois des émeutes urbaines de grande ampleur à travers le pays.

Subventionner l’accès au courant ne suffit plus

Pour y remédier, l’Etat subventionne l’accès au courant. Dans l’exercice budgétaire 2023, le  ministre de l’Energie, de l’hydraulique et des hydrocarbures, Aly Seydouba Soumah déclare qu’elle se chiffre à plus de 3 mille 200 milliards de francs guinéens.

Un budget énorme qui ne suffit plus.

Selon le ministre, une « Lettre de politique de développement du secteur de l’énergie » a été élaborée en 2012. Elle a « permis d’aboutir à un Plan d’actions bâti sur six axes de développement qui devrait être mis en œuvre de façon simultanée. Ce sont : la disponibilité d’une énergie de qualité à un coût compétitif, l’accès du plus grand nombre à l’énergie moderne, la réduction de la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, le désengagement de l’Etat des activités commerciales concurrentielles du secteur de l’énergie, l’ouverture du secteur à la concurrence et la Coordination du développement énergétique avec le développement des activités industrielles.»

De nombreux investissements en construction des barrages hydroélectriques de kaléta 240 MW de Souapiti 450 MW, la réhabilitation de plusieurs centrales thermiques ainsi que la mise en place de certains IPPs : le PREREC, PAEG et autres, les Lignes d’interconnexion Côte d’Ivoire-Liberia- Sierra Léone – Guinée et OMVG ont été réalisés ces dix dernières années. Mais beaucoup reste encore à faire.

« L’État continue de subir une forte pression financière due à la nécessité de subventionner massivement les factures d’électricité des producteurs indépendants, fait remarquer le ministre Soumah. En effet, la subvention accordée par l’Etat en 2022 pour le paiement des factures de l’électricité émises par les différentes sociétés de production (Soges, Sogeka, karpower, TE Power, Star-Oil,) était de 3 500 Mrds GNF. Le montant inscrit au titre de subvention pour l’exercice 2023 se chiffre à plus de 3 200 milliards de FG. Correspondant actuellement à la vision du gouvernement tendant à réduire le poids du secteur sur l’économie nationale, ce montant est susceptible d’augmenter l’année prochaine si des mesures concrètes ne sont pas rapidement prises ».

Pourtant le pays est le château d’Afrique de l’ouest. Il a un potentiel hydroélectrique estimé à plus de 6000 mégawatts, donc le plus important de la sous-région. Comparé aux autres pays d’Afrique de l’ouest, le constat montre que la Guinée a un taux d’accès à l’électricité de 46%. Ce qui est inférieur à la moyenne dans l’espace Cédéao.

Mais avec le niveau élevé des pertes techniques et commerciales dus à la fois à un réseau de transport peu dense avec notamment l’insuffisance de lignes d’évacuation d’énergie des centres de production vers les zones de consommation, et des centrales thermiques isolées de l’intérieur très onéreuses en coût de production, en défaut d’entretien, de maintenance et non adaptées au fonctionnement continu de desserte, la Guinée a plus que jamais besoin de trouver des solutions aux problèmes qui se posent à son secteur énergétique.

C’est ainsi que le 7 juin, le gouvernement guinéen a jugé nécessaire de traiter l’ensemble des problématiques de fond au cours de trois journées consacrées aux états généraux de l’énergie.

Pour mettre le doigt dans la plaie, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, général Bachir Diallo, regrette le fait que « trop de guinéens utilisent encore le bois et du charbon pour leur besoin, avec des conséquences dévastatrices sur l’environnement et la santé publique ».

Dans son discours, il explique cela par le fait que « l’accès à l’électricité en Guinée est toujours inégal », parce que la « disparité entre les zones urbaines et rurales où vit plus de 60% de nos populations ».

Les états généraux ont consisté à faire le diagnostic institutionnel et juridique du secteur de l’énergie. Ils ont permis d’identifier les causes des contre-performances du secteur. Les recommandations ont fixé les prochaines échéances de l’opérationnalisation du plan d’actions stratégique pour la satisfaction des consommateurs de courant électrique.

Par Ahmed Cissé

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