Le Slecg, version Aboubacar Soumah, a réussi l’organisation de son congrès électif le vendredi 15 décembre 2023 à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Le leader syndical qui a fait la pluie et le beau temps sous le régime défunt a été reconduit à la tête de cette structure pour un mandat de cinq ans.
Sur les 33 délégués annoncés pour opérer le changement dans la structure du bureau exécutif du Slecg (Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée), 28 ont répondu présents.
Selon les organisateurs, le quorum a été largement atteint. Le processus électoral s’est déroulé dans une atmosphère conviviale. Les délégués au vote ont reconduit le Secrétaire général Aboubacar Soumah à son poste pour nouveau mandat de cinq ans.
A la proclamation des résultats, le syndicaliste Soumah s’est déclaré honoré par cette marque de confiance des enseignants de Guinée. Il a indiqué que son mandat – qui vient de s’achever – a été celui de toutes les épreuves notamment durant les mouvements de grève de 2017 et 2018. Cependant, il avoue que malgré les pertes en vies humaines, les foyers brisés, les salaires gelés, et les mutations arbitraires dont plusieurs enseignants et chercheurs ont été victimes durant le régime Alpha Condé, le combat syndical a été gagné. Des grandes victoires ont été remportées.
Quid de la réunification
Néanmoins, notons que dans ces moments difficiles, le Slecg n’a pas su résister à la scission. Une branche du Slecg née pendant cette période est actuellement dirigée par Mme Kadiatou Bah. C’est elle qui a organisé un congrès électif le jeudi 16 novembre 2023 au Palais du peuple à Conakry. Au cours de cet événement, la syndicaliste Bah a été élue Secrétaire générale du Slecg avec 116 voix sur 117. Devenant ainsi la première femme à occuper ce poste très convoité depuis la création de ce syndicat en 1991.
Toutefois, son élection n’a pas pu résoudre la question de la réunification du Slecg.
Le leadership prôné par les enseignants et chercheurs de Guinée reste handicapé par le bicéphalisme du mouvement. Sous le régime Condé, la branche dirigée par Mme Bah était considérée comme une abonnée à la soupe du pouvoir Exécutif. Celle contrôlée par M. Soumah soutenue par la base.
Les statistiques
Avec la tenue des deux congrès sous le régime du colonel Mamadi Doumbouya censé être occupé à dérouler le chronogramme de la transition qu’à diviser les syndicalistes pour régner, l’image Slecg apparaît encore très écornée par la guerre de leadership.
Les statistiques de participation de ses représentants aux différents congrès suffisent à elles seules pour expliquer la situation. D’un côté, le camp des 28 sur 33 fidèle à Soumah, de l’autre celui des 116 sur 117 favorable à Bah.
Par Gordio Kane in Le Populaire du lundi 18 décembre 2023
