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Doussou Condé se trompe … (Par Naby Laye Moussa Camara,Bruxelles)

A partir de Bruxelles où vit depuis des années, l’activiste politique Naby Moussa Camara répond à dame Doussou Condé dans sa stratégie visant à galvaniser les adversaires du régime Doumbouya.

Quand elle affirme « s’il y a procès, est-ce que les Forces Spéciales seront dissociées de tout ce que Alpha  Condé a fait comme crimes économiques ou de sang ? Ça m’étonnerait qu’il y ait un procès contre lui sous la transition. »

À rappeler que Doussou Condé est une militante des premières heures du RPG. Elle fait partie de ces nombreux militants de ce parti qui s’étaient opposés au projet du 3ème mandat de Alpha Condé.

Grande défenseur de la démocratie en Guinée, Doussou Condé tranche et raisonne que «le colonel Mamady Doumbouya et ses hommes ont été, à un moment donné, le bras armé de Alpha Condé.»

Et de poursuivre « j’ai des images ou le colonel Mamady Doumbouya est en action contre les militaires qui se sont rebellés à Kindia. Il est en train de descendre des corps comme des sacs de riz … Après ça, vous pensez qu’il sera innocent si Alpha Condé est inculpé ? Les forces spéciales ont fait ça pour qui ? Ce sont elles qui partaient partout où il y avait une petite force de révolte. Ce sont elles qui réprimaient, il y a des images.», conclut-elle.

Madame Condé ne se trompe-t-elle pas avec son discours ?  Bien sûr que oui !

Oui, parce qu’elle doit comprendre que les actions des hommes en uniforme sont subordonnées à la politique. Et surtout quand il est question de la Guinée sous Alpha Condé, de la politique autoritariste, voire dictatoriale, cette subordination se révèle encore plus chronique.

Dans l’autoritarisme, ou la dictature,  l’homme en uniforme a principalement deux choix face à la politique à laquelle il est subordonné : obéir, ou se rebeller avec le risque de se faire fusiller.

Obéir à la folie du dictateur en confortant sa dictature, ou s’y rebeller en mettant fin à son règne. À retenir que dans ce dernier cas, l’échec de la révolte est synonyme de la fusillade assurée pour tous les révoltés. L’exemple de Kindia saute aux yeux.

Le cinq (5) septembre 2021, Mamady Doumbouya et ses hommes ont fait leur choix, après avoir sûrement (ou peut-être) longtemps hésité, ou soit après en avoir le ras-le-bol de la folie du maître des lieux, avec beaucoup de risque, sont passés à l’acte en mettant fin à un pouvoir diabolique.

Cela dit, qu’est-ce qui peut empêcher le colonel Mamady Doumbouya, chef de la transition politique, de faciliter la tâche pour que le dictateur soit jugé pour ses crimes de sang et de la mal gouvernance ?  Qu’a-t-il a se reprocher après avoir agi, prenant de gros risque, en mettant fin à un système politique sanguinaire, sauvant ainsi tout un peuple ?

Le général Lansana Conté faisait partie des rares hommes en uniforme les plus fidèles de Sékou Touré, mais après le coup d’État militaire du 3 avril 1984, cette proximité avec son chef l’a-t-elle empêché d’agir contre les bourreaux du régime révolutionnaire ?

Madame Doussou Condé doit se convaincre que le colonel Mamady Doumbouya n’est pas un lâche, mais un héros, un libérateur qui devait libérer pour éviter d’être livré,  lui-même, au bourreau du dictateur.

L’armée subordonnée à la politique qui agit mal, où se situe la responsabilité, surtout quand le subordonné mesure la gravité de la situation et décide d’y mettre fin ?

Naby Laye Moussa Camara
(Depuis Bruxelles)

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