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« Le sang a trop coulé dans nos contrées »

Vous savez bien que si ces petits militaires (ils ne sont quand-même pas de grands officiers aux parcours militaires prestigieux) Goita, Doumbouya et Traoré se présentaient aux élections, ils n’allaient pas avoir 1%. Sans les armes qu’ils ont retourné contre le pouvoir politique, ils n’ont aucune chance de se retrouver à la tête de nos États. Ils font donc de la concurrence déloyale aux politiques habilités par les lois de la République à solliciter les suffrages des citoyens afin d’avoir leur mandat pour gouverner.

Souvenez-vous de ce simple sergent Samuel Doe qui tue le président et fusille dans la foulée tous ses ministres présents à Monrovia, puis s’impose au pays une décennie durant.
Charles Taylor était un civil, il a fallu qu’il prenne les armes pour mettre fin au pouvoir de Doe. C’est un de ses lieutenants entré en dissidence qui mettra la main sur l’ancien sergent Doe qu’il découpera comme du bétail.

Au Bénin , il y a eu quatre coups d’État en six ans. Au Ghana et au Nigéria, les généraux se succédaient au pouvoir, souvent dans la violence y compris une effroyable guerre civile. Le Burkina Faso détient le record régional des coups d’État, la Guinée Bissau, la Gambie, Sierra Leone, Guinée et Côte d’Ivoire n’ont pas été épargnés par l’épidémie dévastatrice. Le sang a trop coulé dans nos contrées.

60 ans d’instabilité politique et de violences meurtrières. Ne pensez-vous pas qu’il est temps de se ressaisir et de s’engager définitivement sur la voie de la dévolution pacifique du pouvoir ?
On a vu le calme revenir au Ghana et au Nigéria, deux grands pays de notre région qui ne gaspillent plus leurs énergies dans des luttes armées fratricides pour le pouvoir. Ce sont désormais les populations ghanéennes et nigérianes qui choisissent librement leurs dirigeants à tous les niveaux.

Ceux qu’on appelle djihadistes au Sahel sont-ils des Français, des Américains ou des Maliens, Burkinabè et Nigériens ? Le radicalisme religieux n’est que l’arbre qui cache la forêt, en réalité, nous sommes face à des problèmes politiques. Les armes peuvent se taire si nous réglons nos problèmes politiques. Cela passe inévitablement par le respect de nos lois. Nous devons accepter la démocratie et l’État de droit pour avoir la paix.

Alpha Saliou Wann, président de l’AFD

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