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Présentation du projet de Loi de finances initiale 2024 : les bons du trésor et les 44 projets présidentiels en bonne place

Lors de son passage devant les conseillers nationaux dans le cadre de l’exercice habituelle de présentation du projet de LFI (Loi de finances initiale) dans son volet dépenses d’investissement public pour l’année 2024,  l’argentier de l’Etat a fait des prévisions des dépenses d’investissement public. Vendredi, 22 décembre 2023, Moussa Cissé a mis un accent particulier sur les Bons du trésor et les 44 projets de priorités présidentielles.

Le ministre Moussa Cissé a fait sa présentation devant le Président du CNT (Conseil national de la transition), Dr Dansa Kourouma, le Premier ministre, chef du gouvernement, Dr Bernard Goumou, et d’autres personnalités de la République.

« C’est pour moi un agréable plaisir de prendre une fois encore la parole devant votre auguste Assemblée à l’occasion de la présentation du projet de Loi de Finances Initiale (PLFI) 2024 dans son volet dépenses d’investissement public», a déclaré le ministre en guise d’introduction.

Contexte économique actuel

Ensuite, le ministre Cissé a indiqué le contexte économique mondial actuel dans lequel évolue la Guinée. « La présente session se tient dans un environnement économique mondial diversement apprécié par les institutions de Breton Woods, mais elles sont toutes unanimes sur le ralentissement généralisé en lien avec la crise du coût de la vie, le resserrement des conditions financières dans la plupart des régions, le conflit Russo-ukrainien, l’exacerbation des tensions géopolitiques par la guerre entre Israël et le Hamas et la persistance des effets de la pandémie à Covid-19.»

Selon les prévisions du FMI qu’il cite, «la croissance de l’économie mondiale devrait freiner à 3.0% en 2023 contre 3,5% en 2022 et pourrait baisser de 0,1 point de en 2024. Moins optimiste, la Banque Mondiale projette un ralentissement plus marqué, 2,1% en 2023 contre 3,1% en 2022 avant de se relever à 2.4% en 2024. En ce qui concerne l’inflation mondiale, elle devrait progressivement reculer, passant de 8,7% en 2022 à 6,9% en 2023. Puis à 5.8% en 2024. Toutefois, elle ne pourrait pas retrouver sa valeur pré-Covid-19 avant 2025 dans la plupart des pays.»

Sur le plan national, le ministre de l’Economie et des finances indique que «l’activité économique a été marquée par la prise de mesures fortes pour la stabilisation du cadre macroéconomique afin de renforcer la résilience du pays, la mise en œuvre du Programme de référence intermédiaire (PRI) 2022-2025, l’amélioration du climat des affaires et  les réformes engagées pour édifier et qualifier le système de gestion des finances publiques.»

Selon le ministre, «l’activité économique a également bénéficié de la mise en œuvre du Plan de relance économique (outil d’opérationnalisation du PRI) qui a contribué à consolider la reprise économique à travers les projets à Haute intensité de main (HIMO) identifiés par les Bureaux de stratégie de développement (BSD) des départements qui pourraient développer les secteurs pro-pauvres.» 

«L’économie guinéenne reste dynamique et résiliente»

Notant que «l’économie guinéenne reste dynamique et résiliente», sous le leadership du chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya, le ministre des Finances rappelle que les mesures prises par le gouvernement «ont porté le taux de croissance à 5,5% en 2022 et qui devrait atteindre 5,7% en 2023».

«Ce résultat qui fait envier plusieurs pays repose essentiellement sur le dynamisme des secteurs minier, agricole et sur les importants investissements dans les secteurs des bâtiments et des travaux publics qui ont permis de créer des milliers d’emplois pour les jeunes.»

«Par ailleurs, ajoute le ministre l’expansion économique enregistrée par l’industrie extractive et les activités agricoles ont contribué à améliorer le solde global de la balance des paiements qui est ressorti excédentaire de 701,3 millions de dollars US, soit 3,2% du PIB, stabiliser le taux de change et comprimer le niveau général des prix malgré un contexte mondial inflationniste.»

Sans commentaire, «ces résultats tangibles, couplés de la capacité des institutions et politiques mises en place depuis l’arrivée du CNRD, ont permis à la Guinée de se hisser dans le peloton des pays non fragiles selon le classement de la Banque africaine de développement (BAD) et des pays à revenu intermédiaire selon le classement de la Banque mondiale (BM).»

Comme il l’a souligné, l’économie guinéenne reste dynamique et résiliente. Cette «résilience de l’économie guinéenne devrait se renforcer à court et moyen terme avec le sur classement successif, la Guinée devrait pouvoir accéder aux ressources concessionnelles et non concessionnelles de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et du Fonds monétaire international (FMI). Ce qui devrait à coup sûr permettre d’améliorer le portefeuille de notre pays auprès des institutions de financement du développement.»

Le ministre de l’Economie et des finances rappelle que depuis le 5 septembre 2021,  «plusieurs actes ont été posés, parmi lesquels», il cite «la réalisation des infrastructures sociales et routières, l’amélioration de la gestion et de la gouvernance publique, le rehaussement des dépenses allouées aux secteurs agricole et social et  la réforme de l’administration publique.»

Les principaux instruments financiers utilisés

Face aux conseillers nationaux, le ministre Cissé a souligné que la stratégie d’endettement soutient la mise en œuvre du Programme d’investissements publics. Il a expliqué que la situation actuelle du portefeuille de la dette est marquée par une vulnérabilité importante liée au risque de refinancement de la dette intérieure et au taux de change. Ces deux risques sont les principales vulnérabilités qui ont attiré notre attention dans l’évaluation des stratégies alternatives de financement pour la période 2024-2026.

  1. Cissé a démontré qu’en fin 2023, le taux d’endettement du portefeuille de la dette publique représente 38,5% du PIB avec une diminution du niveau de la dette extérieure à moins de la moitié du portefeuille de la dette publique. Cette situation est due en partie à l’augmentation significative des instruments de financement de la dette intérieure. A cet égard, le risque de refinancement à fin 2023 a connu une baisse par rapport à son niveau de 2022 (50%) pour se situer à 41% de la dette intérieure. Ce risque de refinancement découle principalement des arriérés et des bons du Trésor qui doivent être remboursés et refinancés en 2024. Toutefois, en dehors des bons du Trésor, le profil de maturité indique une bonne répartition des échéances au cours des prochaines années.

Le ministre a dit que le développement d’un marché intérieur de la dette est l’un des objectifs de la stratégie et constitue l’une des priorités du gouvernement sur le plan du développement du secteur financier.

Il a informé sur l’utilisation des principaux instruments financiers intérieurs utilisés pour mobiliser les ressources intérieures par la Guinée jusqu’à présent. Ce sont les Bons du Trésor utilisés en Guinée sont de maturité qui varie de 91 jours à 364 jours. Ils servent à financer les besoins de trésorerie et une partie du déficit budgétaire.

Il y a aussi les Emprunts Obligataires par Appel Public à l’Epargne (APE). Avec l’appui des partenaires techniques et financiers, les autorités ont introduit un nouvel instrument de financement à maturité plus longue que celle des BDT: l’emprunt obligataire par syndication de maturité 3 ans. Cet instrument est utilisé pour financer le plan d’actions prioritaires dans le domaine de l’Energie et des Travaux Publics.

44 projets de priorités présidentielles

Quant aux Obligations du trésor (ODT), c’est un nouvel instrument, dénommé Obligations du Trésor de plus d’un an, concourant à atténuer le risque de refinancement a été émis en 2022 pour un montant total de 2059, précisément en avril, septembre, et novembre pour respectivement 724 milliards de Francs guinéens, 1010 milliards Francs guinéens et 325 milliards Francs guinéens.

L’utilisation des obligations du Trésor est une résultante de la volonté des autorités guinéennes de développer le marché, par la diversification des instruments de mobilisation à moyen et long termes des ressources intérieures afin de financer les travaux d’investissements.

Concernant l’accélération de la mise en œuvre des projets d’investissement prioritaires identifiés pour une croissance inclusive et durable, il s’agit d’une volonté affichée du Premier Ministre de privilégier la prise en compte des actions en cours d’exécution, et la dotation des 44 projets de priorités présidentielles en vue de leur achèvement rapide. Cela  a été déterminant dans le processus d’arbitrage et de sélection des projets et programmes dans le PLFI 2024.

L’objectif est d’améliorer la mobilité des personnes et la circulation des biens et services, avec comme priorités la construction et la rénovation des routes, pistes rurales et aérodromes. L’optimisation des procédures portuaires et aéroportuaires et des transports urbains, la construction, la réhabilitation et la maintenance des infrastructures socioéconomiques en font partie.

Dans le cadre du PLFI 2024, il est prévu 380 projets et programmes répartis par axe et en lien avec les objectifs et les actions prioritaires du PRI.

Par Gordio Kane

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