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Qui dira la vérité sur ce détournement de 420 millions à Mali ?

Les élus locaux, représentants de l’expression démocratique des citoyens de Balaki à Mali, se disent victimes d’intimidation et jetés en prison. Déjà, le préfet est mis à l’index. Mais la justice n’a pas encore dit son dernier mot dans cette affaire. Le maire des maires de Guinée est appelé à sauver le camp de la vérité.

Le maire de Balaki, Elhadj Simbara Keita, et un conseiller de cette commune rurale, dénommé Alpha Saliou Keita, sont en détention provisoire à la prison civile de Mali. Ils sont accusés par le préfet de Mali, le Lieutenant-colonel de l’armée de mer Manson Sangalan Camara, de  diffamation et d’escroquerie.

Les deux parties se disputent autour des redevances de la mine d’or de Niafou. Au centre de la discorde, un montant estimé à 420 millions de francs guinéens.

Le maire des maires de Guinée a été saisi. A son douzième jour de détention, le maire Elhadj Simbara Keita a adressé une lettre au président de l’Association des communes de Guinée, le 17 mai 2023. Il écrit que

«tout a commencé lorsque le préfet s’est substitué au conseil municipal pour dissoudre le comité de veille qui était chargé de jouer le rôle d’interface entre la société IAM-GOLD SA, la commune de Balaki et la préfecture».

Le Lieutenant-colonel Camara, qui accuse le duo de  diffamation et d’escroquerie, est allé «recouvrer au profit de la commune, les taxes payées par les exploitants artisanaux travaillant sur le domaine octroyé par la société IAM-GOLD SA détentrice du permis d’exploitation sur une superficie de 92 Kilomètres carrés dans le district» de Niafou, note le maire.

«A cela, souligne-t-il, il faut ajouter le détournement à son seul profit des recettes issues du recouvrement des taxes sur ledit domaine qui s’élèvent à trente millions de Francs CFA soit l’équivalent» de 420 millions de Francs guinéens.

Qui pour dire la vérité?

Acte diffamatoire ou allégation fondée sur le droit ? Selon la lettre, «c’est la réclamation de ce montant» par le maire et le conseiller communal Keita «qui est la goutte d’eau qui fait déborder le vase».

«Depuis, de tractation en tractations, M. le Préfet, notre tutelle, s’est acharné contre nous en utilisant des stratégies d’intimidation, d’opposition et de division, pour disloquer et mettre dos à dos les conseillers communaux. Aussi, il a, de son propre initiative, rédigé une plainte contre Alpha Saliou Keita et moi au nom de certains citoyens acquis à sa cause avec, à leur tête, les nommés Saraya et Saïdou qui avaient organisé un soulèvement au cours duquel ils ont descendu et brûlé le drapeau guinéen, brûlé les locaux de la gendarmerie, de la police et de la douane. Il avait d’ailleurs fait substituer ces individus au Comité de veille de la commune. De plus, il vient d’autoriser la confection d’un cachet parallèle à celui que moi le maire détiens qu’il remit au premier Vice-maire en me qualifiant de maire suspendu, je ne sais par quel acte».

Le maire ajoute à cette accusation un cas de prélèvement de 10 à 40 millions sur les patentes téléphoniques exercice 2023 des 14 communes rurales de Mali.

S’agit-il d’un tissu de mensonges inventés par le maire ? Cette correspondance adressée au président de l’Association des communes de Guinée va-t-elle rester lettre morte ? Au niveau de la justice, assistera-t-on à la manifestation de la vérité dans cette affaire à double facette de diffamation d’un côté, d’abus d’autorité et d’enrichissement illicite de l’autre ?

Attendons de voir.

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