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En quoi ce décret de dissolution est-il spéculatif ? Par Tidiane Diallo

La dissolution du gouvernement du premier ministre Dr Bernard Gomou le 19 février 2024 s’est passée dans un contexte qui laisse les citoyens guinéens dans la stupeur et la spéculation. Alors que la révocation d’un gouvernement est un acte fréquent dans les pays dits démocratiques. Cette décision pose assez d’interrogation en Guinée, sur le fond et la forme.

Surtout que la lecture du décret de dissolution, rappelle un certain 05 septembre 2021, jour de destitution de l’ex président Alpha Condé par le Colonel Mamadi Doumbouya avec des éléments armés. Laissant ainsi l’accumulation des interprétations dans la cité.

Les mesures prises à l’encontre des Ministres sont les plus intrigantes. Il leur a fallu impérativement restituer les véhicules de service. Le gel de leur compte bancaire est immédiat. La restitution de tous les documents de voyage au Secrétariat général de la présidence. La remise des cachets aux secrétaires généraux (intérimaires désignés). La démobilisation de tous les gardes de corps et aide de camp.

Alors que les décrets sont pourtant traditionnellement lus sur la télévision nationale de manière très classique. Les questions que devra répondre le CNRD, pourquoi a-t-il procédé ainsi ? Est-ce une forte décision pour rompre avec un gouvernement qui n’a pas donné satisfaction ? Peut-être que c’est le différend qu’a opposé certains ministres ?

On se demande encore si cette manière est pour donner un bain d’espoir à la population pour un sursaut renouveau ? Ces désormais anciens ministres méritent-ils ce traitement ? Le CNRD a-t-il procédé de la façon la plus intelligente ? Nous espérons que ce n’est pas le scénario malien et burkinabè qui s’est déjoué dans le plus grand secret du Palais ?

La gouvernance du général de corps Mamadi Doumbouya traverse des moments hostiles depuis la crise socio-économique inédite liée à l’incendie du principal site d’hydrocarbure de Kaloum, situé au centre des affaires de la capitale Conakry.

C’est la crise de l’internet, puis des médias audiovisuels suite aux brouillages des ondes en bande fm et en télévisuel. Les coupures intempestives de l’électricité dans plusieurs quartiers de la capitale Conakry. La cherté des denrées de première nécessité, et le manque d’un calendrier électoral établi.

Sans compromis des différents acteurs, en l’occurrence du CNRD, la société civile et de la classe politique sur le dialogue social, s’ensuivra la grève générale du mouvement syndicale guinéen. Le Front national pour la défense de la constitution FNDC certes s’invitera dans le jeu politique. C’est certain que les quartiers généraux des partis politiques ne se feront pas raconter l’histoire.

Qu’en pense d’ailleurs les leaders politiques dispersés de ville en pays entre continent au travers des rencontres et des conférences pour stimuler leurs militants et sympathisants à l’idée de ne pas abandonner le combat pour l’instauration de la démocratie. L’attente de la population dans cette crise politique est avant tout la stabilité, la quiétude et un calendrier électoral viable pour un retour à l’ordre constitutionnel.

La libération du journaliste et leader syndical Sékou Jamal Pendessa condamné à six mois dont trois avec sursis pourrait être un début de dégel. Les autorités et les autres acteurs ont l’obligation de communiquer pour apaiser les ardeurs et rassurer le peuple. Ils doivent s’écouter de toute évidence pour trouver des voix qui proposent des solutions probantes dans le but de décrypter la sortie de crise.

Tidiane Diallo
Journaliste correspondant
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